Accueil > Évènements

Évènements passés

07

décembre

2023

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

Les bioénergies : quelle place dans la transition énergétique ?

Les intervenants

Christian Couturier

Directeur de Solagro

François Demarcq

Responsable thématique énergie de La Fabrique Ecologique

Mathilde Boitias

Directrice de La Fabrique Ecologique

Laurent Simon

Responsable thématique biodiversité à La Fabrique Ecologique et professeur d'université

Philippe Mauguin

PDG de l'INRAE

Pierre-Marie Aubert

Directeur du programme Politiques agricoles et alimentaires à l'IDDRI

Lire la note Voir la vidéo
A l’occasion de la publication de sa note « Les bioénergie : quelle place dans la transition énergétique ? », La Fabrique Ecologique a organisé son 54è Atelier Co-Ecologique le 7 décembre 2023 à la Mairie du 9è arrondissement parisien. L’échange a débuté par la présentation des conclusions de la note par les porte-paroles du groupe de travail qui sont François Demarcq, Responsable thématique énergie de La Fabrique Ecologique et Christian Couturier, directeur de Solagro. Cet Atelier Co-Ecologique avait comme Grands Témoins Philippe Mauguin, PDG de l’INRAE et Pierre-Marie Aubert, directeur du programme Politiques agricoles et alimentaires à l’IDDRI.
L’atelier co-écologique sur les bioénergies a mis en avant le rôle crucial de la biomasse dans la transition énergétique, soulignant le besoin d’augmenter son utilisation pour tirer vers la neutralité carbone. Les discussions ont mis en lumière les défis liés à la gestion forestière, à la méthanisation agricole et à l’aviation, tout en pointant les obstacles politiques et économiques à surmonter pour intégrer efficacement la biomasse dans le mix énergétique.
Les intervenants ont insisté sur la nécessité d’une politique alimentaire favorisant une alimentation plus végétale pour libérer des terres arables pour la biomasse, tout en mettant en garde contre les changements complexes nécessaires pour les agriculteurs et éleveurs. La gouvernance a été au centre des débats, avec des appels à une cohérence entre niveaux national et régional pour éviter les incohérences et à une régulation plus poussée pour orienter la demande croissante vers une utilisation énergétique optimale de la biomasse.

09

octobre

2023

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

Réussir la transition écologique par l’approche paysagère

Les intervenants

Jean-Pierre Thibault

Porte-parole du groupe de travail et président du collectif Paysages de l'après pétrole (PAP)

Bertrand Folléa

Porte-parole du groupe de travail, cofondateur et cogérant de l'agence Folléa-Gautier paysagistes urbanistes

Magali Reghezza-Zitt

Géographe et maîtresse de conférence à l'École normale supérieure

Baptiste Perrissin-Fabert

Ingénieur du corps des Ponts, des Eaux et des Forêts, docteur en économie et directeur exécutif de l'expertise et des programmes au sein de l'ADEME

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Ecologique

Lire la Note Voir la vidéo
A l’occasion de la publication de sa note “Réussir la transition écologique par l’approche paysagère”, La Fabrique Ecologique a organisé son 53è Atelier Co-Ecologique le 9 octobre 2023 à la Mairie du 9è arrondissement parisien. L’échange a débuté par la présentation des conclusions de la note par les porte-paroles du groupe de travail qui sont Jean-Pierre Thibault, président du collectif Paysages de l’après pétrole (PAP), et Bertrand Folléa, cofondateur et cogérant de l’agence Folléa-Gautier paysagistes urbanistes. Cet Atelier Co-Ecologique avait comme Grands Témoins Magali Reghezza-Zitt, géographe et maîtresse de conférence à l’École normale supérieure et Baptiste Perrissin-Fabert, ingénieur du corps des Ponts, des Eaux et des Forêts, docteur en économie et directeur exécutif de l’expertise et des programmes au sein de l’ADEME. 
 
Dans l’imaginaire commun, la transition écologique semble incompatible avec le maintien et le développement de certains paysages considérés comme figés ad vitam aeternam. Or, le paysage est constitué de vivant. Par définition, il ne peut être figé. Le paysage ne se limite pas à planter des arbres par pur esthétisme. Il faut éviter de penser qu’il s’agit simplement d’une appréciation personnelle. Le paysage revêt plusieurs facettes. Il est construit. Il n’est pas seulement constitué de matériaux naturels. Il existe aussi dans le milieu urbain, constitué de verre, pierre, béton et autres matériaux peu appréciés. Au-delà de cette construction matérielle, il y a un discours qui formate le paysage dans notre esprit. Le paysage est donc politique, c’est une chose qui se construit collectivement et politiquement. Cette construction se fait par valeurs : un paysage est « beau » ou « moche ». Chacun va projeter des choses différentes lorsqu’il contemple un paysage.  Est-ce que le paysage ne reflète pas finalement le narratif dominant collectif ? On sélectionne quels paysages préserver et ceux qu’il faut transformer ou détruire. Le paysage est aussi une expérience qui suscite nos 5 sens. Si un sens ne peut plus être stimulé par un paysage, alors il y a quelque chose de problématique dans celui-ci : si on n’entend pas les oiseaux chanter, c’est qu’ils sont absents. Le paysage est aussi le reflet du changement. On peut y observer les effets du changement climatique. Il s’agit donc d’une trajectoire. Le paysage est aussi invisible, c’est tout ce que l’on ne voit pas : la biodiversité des sols, l’urbanisme sous-terrain.  
L’approche paysagère permet de parler d’approche systémique et intégratrice en considérant les solutions tout au long de leurs trajectoires. Il s’agit d’un instrument de mobilisation et de discussion pour la transition écologique là où il n’y en a pas. Il faut redonner un pouvoir démocratique dans les choix de société aux citoyens et les faire participer dans les débats sur la transition. L’approche paysagère ne déracine pas, elle permet de parler de ce que l’on sait sans prérequis nécessaires. Pour autant, le paysage n’a pas la même signification pour tout le monde. Même si cela ne nécessite pas de prérequis techniques, il faut néanmoins que la réflexion citoyenne puisse se retranscrire dans quelque chose d’opérationnel. Il y a des professions disponibles mais elles ne sont pas assez nombreuses et pas assez interconnectées : paysagistes-concepteurs, architectes, urbanistes, écologues, forestiers, agronomes, etc.  
La Convention Internationale sur le Paysage défini le paysage comme « partie du territoire tel que perçu par les populations et dont le caractère résulte de l’action combinée de facteurs naturels et humains et de leurs interrelations. ». Cette définition instaure un triptyque : préserver, gérer, aménager. La préservation du paysage n’est jamais absolue puisque le paysage est vivant, mouvant. Il faut que le paysage soit un enjeu pris au sérieux pour que l’on puisse ensuite procéder à l’éducation au paysage dès le plus jeune âge. Ce qui modifie le paysage ce sont les infrastructures technologiques pour la transition comme les éoliennes. Mais si ce ne sont pas ces infrastructures, quels sont les éléments qui viendront transformer nos paysages ? Les catastrophes naturelles : incendies, inondations, etc. Il faut orienter le débat sur cette perspective-là. Les mutations à faire du paysage sont pour leur bien et pour le nôtre. Toutefois, le paysage peut se heurter à une multitude d’enjeux qui se bousculent et qui le transformeront radicalement. On adopte des approches toujours très techniques avec une difficulté à considérer le paysage comme le lieu fédérateur de tous ces enjeux divergents. Il s’agit là d’une grande opportunité mais en même temps d’une grande difficulté.  
L’approche paysagère permet de prendre en compte les affects liés au paysage. Nous sommes des urbains qui parlons de paysages mais il y a des réalités qui peuvent nous échapper comme la souffrance paysagère. 80% du territoire français (50% agriculture, 30% forêts) est en souffrance économique, écologique et sociale. On pense la violence seulement dans les quartiers populaires mais des éléments de violence existent dans le monde rural au sujet du glyphosate, des méga-bassines et des méthaniseurs. Pour l’instant, les politiques publiques existantes sont trop faibles, trop défensives. L’enjeu du paysage se joue aussi dans les lieux privés. Il faut une approche offensive pour accélérer la marche vers la transition écologique. L’approche paysagère peut également rendre compatible la justice sociale et la transition écologique. 
Alors que le paysage est souvent relégué au second plan des politiques publiques et considéré comme accessoire ou subjectif, cette note met en avant la manière dont une approche paysagère peut aider à mener à bien la transition écologique, de la manière la plus démocratique et la plus désirable possible. Au-delà de la simple préservation et des cartes postales, donner une plus grande importance au paysage dans nos choix de société peut nous aider à rester en accord avec les limites planétaires. 

27

juin

2023

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

L’écologie des sciences et les politiques environnementales : mariage impossible, union de raison ?

Les intervenants

Lucile Schmid

Co-présidente du groupe de travail, vice-présidente de La Fabrique Écologique et essayiste politique

Denis Couvet

Co-président du groupe de travail, professeur au Museum national d'Histoire naturelle et président de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB)

Héloïse de Gaulmyn

Etudiante à l'Ecole Normale Supérieure Paris Saclay en sciences humaines et sociales

Pascale Bosboeuf

Autrice d'une thèse "chercheurs et décideurs face aux politiques locales d'adaptation aux changements climatique"

Fabrice Rousselot

Directeur de rédaction The Conversation

Regarder la vidéo Lire la note
À l’occasion de la publication de la note : « L’écologie des sciences et les politiques environnementales : mariage impossible, union de raison ? », La Fabrique Écologique a organisé son 52e Atelier Co-Écologique le 27 juin 2023,  à la Recyclerie, en présence de Lucile Schmid vice-présidente de LFE, essayiste politique et co-présidente du groupe de travail, Denis Couvet, professeur au Museum national d’Histoire naturel, président de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité et co-président du groupe de travail, Héloïse de Gaulmyn,  rapporteure du groupe de travail, et étudiante en sciences humaines et sociales à l’Ecole Normale Supérieure Paris Saclay et de deux grands témoins, Pascale Bosbœuf, autrice d’une thèse « chercheurs et décideurs face aux politiques locales d’adaptation aux changements climatiques », cheffe de projet Recherche au cabinet Koncilio, et Fabrice Rousselot, directeur de rédaction The Conversation. Le débat a été animé par Géraud Guibert, président de La Fabrique Ecologique.
Lucile Schmid, co-présidente du groupe de travail, a d’abord prononcé quelques mots d’introduction et a poursuivi en soulignant que cette note apparaît dans un contexte favorable, où le besoin de faire évoluer les rôles sociaux traditionnels se fait ressentir. En effet, de plus en plus de scientifiques se disent révoltés, ils affirment des positions engagées, notamment au sein de collectifs comme Scientifiques en rébellion ou Labos1point5, et ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Elle a poursuivi en évoquant le fait que l’art de gouverner qui met en collaboration des élus et des administrations n’est pas ou plus à la hauteur de l’urgence écologique, en précisant que cette ligne de tension a inspiré la note.
Denis Couvet évoque l’absence de prise en compte dans les politiques des diagnostics et modèles prospectifs produits par la recherche. Il présente les trois propositions du groupe de travail. La première, sur laquelle il insiste, concerne la nécessité d’une culture générale scientifique associant les systèmes complexes des sciences humaines et sociales et sciences de l’écologie, aux systèmes simples des sciences exactes et de la nature. Le deuxième enjeu est interdisciplinaire c’est-à-dire l’interaction d’un ensemble de disciplines. Les médias peuvent endosser ce rôle de mise en relation des savoirs, de synthèse, toutefois cela ne remplace pas une expertise interdisciplinaire réalisée par les scientifiques. Enfin la troisième proposition concerne la nécessité d’enceintes de transdisciplinarité. Il fait le constat qu’il n’y a pas que les universitaires qui concentrent les savoirs, l’enjeu est de combiner savoirs scientifiques, certes, mais aussi techniques et vernaculaires, essentiels dans la fabrique d’un projet de société durable.
Puis, Lucile Schmid est revenue sur la troisième proposition déclarant qu’il faudrait imaginer certains lieux de réflexions qui pourraient porter des propositions sans conflits d’intérêt. D’autre part, elle a insisté sur le fait qu’il existait peu de chercheurs au sein des administrations publiques et qu’il serait nécessaire d’enrichir la diversité des profils, notamment créatifs,  des acteurs publics.
Héloïse de Gaulmyn, rapporteure du groupe de travail, étudiante à l’École Normale Supérieure Paris Saclay en sciences humaines et sociales rappelle qu’historiquement la recherche s’attache à développer des innovations techniques, qui ont permis une amélioration de la qualité de vie des hommes. Aujourd’hui la recherche ne peut pas se contenter de cela et doit autant investir les lieux de pouvoir que la société civile. Dans cette perspective, l’interdisciplinarité est essentielle. La recherche est très disciplinaire et spécialisée ce qui creuse le fossé entre recherche et société et même entre chercheurs de disciplines différentes qui peinent à penser des projets interdisciplinaires. Il existe des initiatives, souvent locales, de collaboration recherche-société-décideurs publics mais ils demeurent minoritaires et peu valorisés par les pairs.
Pascale Bosboeuf, autrice d’une thèse « chercheurs et décideurs face aux politiques locales d’adaptation aux changements climatiques » et Grand Témoin de cet atelier, rappelle que les savoirs actionnables diffèrent selon les étapes de la décision publique, sensibilisation, inscription sur l’agenda politique, passage à l’action…  Elle pose la question de représentation des savoirs scientifiques sur le changement climatique qui rende compliquer de passer le mur de la communauté scientifique. Alors qu’il est du devoir du politique d’opérer cette synthèse, lorsqu’il s’agit de problèmes complexes, pervers, une synthèse peut être réfléchie collectivement avec chercheurs et citoyens. Enfin, Pascale Bosboeuf souligne que le changement climatique demande une extension du domaine de l’état de droit qui inclurait les entités touchées par les activités humaines, c’est-à-dire la nature et les non-humains. Elle alerte contre les dangers de l’écologie punitive et de son extrême opposé : l’écologie des solutions, positions qui paralysent et simplifient les problèmes.
Fabrice Rousselot, directeur de rédaction The Conversation et second Grand Témoin, note que l’actualité écologique intéresse beaucoup plus aujourd’hui révélant l’intérêt des lecteurs pour les sujets écologiques, notamment les éclairages scientifiques. The fait le lien entre la recherche, les décideurs et le lien.  Le journal fonde ses analyses sur une étroite collaboration entre chercheurs et journalistes, valorisant les travaux pluridisciplinaires. Selon lui, l’enjeu actuel est de parvenir à activer le levier permettant de transformer les savoirs et propositions de la recherche en politiques publiques. Comment mobiliser la recherche ? Fabrice Rousselot s’interroge : avons-nous besoin de ressentir les effets du changement climatique pour adresser le problème ?
Une session de question a ensuite été ouverte avec le public et l’une des principales interrogations qui revenait était la place du citoyen dans le processus démocratique et notamment son rôle entre les chercheurs et les politiques. L’audience souligne la fragilité des institutions qui paralyse ses acteurs face à l’urgence écologique. On interroge les échecs des politiques environnementales, à l’échelle locale, nationale et européenne, et l’évolution du parti politique Europe Ecologie les Verts. Enfin pour conclure le débat, Géraud Guibert a rappelé que cette note se donnait pour objectif d’ouvrir un débat, de poser des questions et que des retours seraient les bienvenus afin de compléter la note.
Cet Atelier Co-Ecologique, dont vous pouvez retrouver la retransmission sur Facebook, sur notre chaîne Youtube et sur notre chaîne de podcast, aura donc ouvert un espace de débat très intéressant grâce aux interventions enrichissantes des participant.es. Il démarre inaugure ainsi avec succès cette phase de co-construction pendant laquelle chacun peut amender et ajouter des propositions à la Note.
 

08

février

2023

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

Pour une mobilité sobre : la révolution des véhicules légers

Les intervenants

Jill Madelenat

Chargée d'études à La Fabrique Ecologique, co-présidente du groupe de travail

Christophe Gay

Co-directeur du Forum Vies Mobiles

Emmanuel Hache

Economiste à l'IFPEN, directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste des matériaux de la transition écologique et de la géopolitique des ressources naturelles

IN'VD

Association œuvrant pour des mobilités alternatives en milieu rural de moyenne montagne

Lire la note Voir la vidéo replay
À l’occasion de la publication de sa note : « Pour une mobilité sobre : la révolution des véhicules légers », La Fabrique Écologique, en partenariat avec le Forum Vies Mobiles, a organisé son 51e Atelier Co-Écologique le 8 février 2023,  à l’Académie du Climat à Paris, en présence de Jill Madelenat, co-présidente du groupe de travail, Christophe Gay, co-directeur du Forum Vies Mobiles, et de deux grands témoins, Emmanuel Hache économiste à l’IFPEN, directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des matériaux de la transition écologique et de la géopolitique des ressources naturelles, et Hélène Jacquemin, membre de l’association Innovation Véhicules Doux (IN’VD) œuvrant pour des mobilités alternatives en milieu rural de moyenne montagne. Le débat a été animé par Géraud Guibert, président de La Fabrique Ecologique.
 
Géraud Guibert a d’abord présenté l’intérêt de la note en soulignant que l’électrification des véhicules thermiques n’est pour le moment pas accessible aux ménages les plus modestes et donc pas viable pour les années à venir, mettant ainsi en avant l’importance de l’aspect social sur ce thème. La nécessité d’une transition profonde a également été évoquée à plusieurs reprises et c’est pourquoi ce groupe de travail a décidé de mener une réflexion sur les questions de transitions et des véhicules autonomes.
 
Christophe Gay a ensuite pris la parole en rappelant l’insoutenabilité du système actuel de mobilité, qui génère de la fatigue, du stress, et plus généralement un mode de vie trop intense. En effet, une enquête a révélé que 8 personnes sur 10 souhaitaient un ralentissement de leur mode de vie favorisant une plus grande proximité dans les déplacements.
 
Pour compléter ces propos, Jill Madelenat s’est à son tour exprimée pour rappeler les conséquences environnementales et sanitaires de l’utilisation des voitures thermiques. Le secteur des transports en France représente 30% des gaz à effet de serre en 2021, des émissions qui ont continué d’augmenter ces dernières décennies.  La voiture contribue également à la pollution des eaux, des sols, sonore, à la fragmentation des espaces, à l’artificialisation des sols, etc. L’électrification des véhicules a également été évoquée comme une alternative insuffisante malgré de nombreuses politiques publiques développées à ce sujet. La question de la disponibilité des métaux a aussi été abordée pour rappeler l’importance de l’impact des extractions de ces ressources sur l’environnement. Face à ce constat, il a été rappelé que les véhicules électriques constituent une condition nécessaire mais non suffisante. Il est impératif d’agir fortement sur le poids et la puissance des véhicules. 
 
La question des véhicules légers est alors abordée : ils pèsent moins de 500 kg, roulent à une vitesse maximum de 50 km/h, et sont donc beaucoup plus efficaces d’un poids de vue énergétique. Ces véhicules légers peuvent répondre à une grande partie des déplacements actuels. En effet, aujourd’hui, 30 % des déplacements sont réalisés à moins de 9 km pour réaliser l’ensemble des activités de leur mode de vie et 60 % des personnes qui se déplacent pour leur travail se déplacent à moins de 9 km. De plus, ces véhicules sont moins chers que les voitures thermiques et ceux déjà en vente valent entre 1 500 à 10 000 €, ils sont donc plus accessibles.
 
Par ailleurs, l’aspect de l’inclusivité des véhicules légers a été évoqué notamment pour les personnes à mobilité réduite. Ils sont plus stables que le vélo, peuvent transporter plus de personnes et des charges plus lourdes et protègent des intempéries.
 
Emmanuel Hache, en tant qu’expert sur la question des ressources en métaux pour la transition énergétique, a confirmé l’insoutenabilité des véhicules électriques tels qu’ils sont produits aujourd’hui. Il en appelle à une mobilité beaucoup plus sobre s’appuyant sur des véhicules beaucoup plus légers et réparables.
 
Hélène Jacquemin a quant à elle exprimé son accord avec les points évoqués précédemment et a souligné la difficulté de la multimodalité dans les espaces ruraux qui ont donc tout intérêt à développer ces véhicules légers pour pallier le manque de transports dans les territoires ruraux. En effet, les véhicules électriques actuels n’ont pas une autonomie suffisante. Elle a pu témoigner des réussites et des limites de l’expérimentation menée en Aveyron par l’association IN’VD dont elle fait partie.
 
Enfin, le débat a porté sur les recommandations de la note afin d’impulser le développement et la diffusion de véhicules légers. Si les trois recommandations ont été favorablement accueillies par les grands témoins et par les participants à l’atelier, Emmanuel Hache rappelait qu’à la place du bonus-malus, il serait sans doute plus efficace d’imposer une norme sur le poids des véhicules, car les ménages les plus aisés auront toujours les moyens de supporter un malus sur les véhicules les plus lourds. La norme semble donc plus juste socialement que la fiscalité.
 
Cet Atelier Co-Ecologique, dont vous pouvez retrouver la retransmission sur Facebook, sur notre chaîne Youtube ou sur notre chaîne de podcast, aura donc ouvert un espace de débat très intéressant grâce aux interventions enrichissantes des participant.e.s. Il ouvre ainsi avec succès cette phase de co-construction pendant laquelle chacun peut amender et ajouter des propositions à la Note.
 

13

septembre

2022

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

#50ème Atelier Co-Écologique : « L’hydrogène bas carbone : une opportunité pour la France et pour l’Europe de l’énergie »

Les intervenants

Paul Lucchese

Président du groupe de travail

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Ecologique

Mikaa Mered

Enseignant à Sciences Po, HEC et l’Ecole de Guerre et ambassadeur de l’hydrogène vert à l’International Association for Hydrogen Energy

Aude Humbert

Cheffe de projet développement H2V Industry

Corine Dubruel

Présidente de Hysilabs

Voir la vidéo replay Écouter le podcast Lire la note Voir la vidéo explicative
À l’occasion de la publication de sa note : “L’hydrogène bas carbone une opportunité pour la France et pour l’Europe de l’énergie”, La Fabrique Ecologique a organisé le 50e Atelier Co-Ecologique le 13 septembre 2022 à la mairie du 11e arrondissement à Paris, en présence de Paul Lucchese, président du groupe de travail, Corine Dubreuil, Mika Mereed et Aude Humbert. Le débat était animé par Géraud Guibert, président de La Fabrique Ecologique.
L’atelier a débuté par une introduction de Paul Lucchese sur les objectifs de la Note, puis de questions d’éclairage technique du public. Il a rappelé que l’hydrogène devait constituer un levier parmi d’autres dans l’effort global de décarbonation de nos économies, sans occulter les politiques de sobriété, de développement des énergies renouvelables (EnR) et d’électrification massive. L’hydrogène et ses produits dérivés comme l’ammoniac se révèlent utiles pour décarboner la mobilité lourde, l’industrie et la chimie, et pourront aussi jouer un rôle crucial dans le stockage d’énergies intermittentes. L’usage actuel est surtout industriel, dans la production d’engrais ou la raffinerie, mais l’hydrogène reste majoritairement produit à partir d’énergies fossiles et donc fortement polluant. La production mondiale est estimée entre 80 et 100 millions de tonnes par an, mais il reste de nombreux challenges à surmonter pour poursuivre le développement de la filière de l’hydrogène bas carbone ; notamment le coût économique, le manque de labellisation réglementaire, l’acceptation sociale et l’accès aux matières critiques. C’est pourquoi une stratégie nationale a été initiée en 2020 en France avec des objectifs ambitieux de compensation du surcoût lié au développement initial, de création de champions industriels français, de soutien à la R&D et à des écosystèmes de collectivités territoriales particulièrement proactifs dans le secteur.
Les trois grands témoins ont ensuite exprimé une réflexion sur la note. Pour Aude Imbert la note illustre fidèlement les principaux verrous auxquels vont faire face les industriels dans la prochaine décennie. Corine Dubreuil a souligné quant à elle l’importance des enjeux de transports et stockage à l’échelle transfrontalière et a apprécié la mise en avant des différences entre les stratégies française et européenne de développement de l’hydrogène. Enfin, Mikaa Mered a souligné le caractère révolutionnaire de l’hydrogène comme vecteur d’énergie avec un potentiel de remplacement des énergies fossiles à l’échelle globale, alors que jusqu’à présent les nouvelles sources énergétiques se sont additionnées au cours de l’histoire.
Un point central soulevé par les intervenants a par la suite guidé le fil du débat : le choix de développement offert par l’hydrogène à la France. L’hydrogène pourrait y être produit localement par les énergies renouvelables et/ou le nucléaire dans une perspective d’indépendance énergétique et de création d’emploi local tel qu’envisagé actuellement par le gouvernement. Mais il pourrait également être importé depuis des pays producteurs à faible coût (avec de grandes capacités d’EnR) via des infrastructures de transports et des hubs spécialisés, dans une perspective d’approvisionnement de l’économie en énergie à bas coût et donc de compétitivité économique. C’est d’ailleurs cette seconde option que privilégie l’UE à travers sa récente stratégie RePowerEU, où l’importation d’hydrogène vert et une politique de transport transfrontalière permettraient d’assurer une souveraineté européenne et une compétitivité économique.
Différentes questions du public ont ensuite amené la discussion vers le rendement énergétique actuel de la chaîne de valeur de l’hydrogène, en progrès fulgurant constant selon les grands témoins ; puis sur les risques associés à la filière, bénins dans certains secteurs comme la mobilité selon Aude Humbert et globalement très maîtrisés dans le domaine industriel grâce aux efforts réalisés dans les années 2000 selon Mikaa Mereed.
Le débat s’est ensuite orienté sur les trois recommandations de la note ; premièrement, favoriser les écosystèmes régionaux français ; deuxièmement, retravailler la prospective et les scénarios de projection 2050 pour déterminer les besoins quantitatifs en énergie de la réindustrialisation et de l’économie française ; enfin troisièmement investir dans l’Europe de l’hydrogène et prendre le leadership pour développer les infrastructures pour garantir un marché unique européen. Paul Lucchese a insisté sur l’importance de reconsidérer en amont les besoins énergétiques de la France à l’horizon 2050 pour choisir plus pertinemment le cadre et l’ampleur de développement de la filière hydrogène en France. Pour Corine Dubreuil, il est essentiel de s’inscrire dans la stratégie européenne car la production nationale seule offrira un coût de l’électricité trop élevé pour les acteurs industriels et de la mobilité, il faut donc maximiser les capacités de transport et de stockage transfrontaliers pour assurer une forme de souveraineté européenne et choisir l’import d’hydrogène bas carbone à faible prix.
L’atelier s’est terminé par des commentaires finaux des intervenants sur les recommandations de la note, puis par une question du public sur les moyens de se prémunir d’un énième effet rebond de ce nouvel usage énergétique, et de réussir une véritable transition énergétique et écologique. L’exemple de la Chine avec son développement massif d’EnR sans véritable substitution des énergies fossiles au sein du mix énergétique peut faire craindre des difficultés dans la transition au vu du potentiel de l’hydrogène.
Cette question ouverte et plus largement ce débat susciteront sans aucun doute de multiples réactions et commentaires que chacun.e est invité.e à partager sur notre site : vos amendements et propositions sont les bienvenus pour enrichir la Note dans la phase de co-construction. N’hésitez pas à regarder le replay de cet Atelier, écouter le podcast ou revoir la vidéo explicative (voir ci-contre).

Les ateliers co-écologiques

Le concept

Un atelier co-écologique est organisé à l’occasion de chaque publication de La Fabrique Écologique (environ six notes par an). Ce moment de co-construction citoyenne, ouvert à tous et au format innovant, fait interagir l’ensemble des participants sur le contenu de la note. Les ateliers qui ont déjà eu lieu ont su créer un réel engouement. La Fabrique Écologique est un lieu de référence pour élaborer des politiques publiques et des propositions concrètes en matière d’écologie et de développement durable. Elle réfléchit, propose et lance des débats sur une base transpartisane avec une exigence de très grande rigueur. Plusieurs groupes de travail se réunissent autour de thématiques variées pour rédiger des notes à destination des décideurs et du grand public.

Le fonctionnement des ateliers

Les ateliers, rythmés par un animateur, comportent une présentation par le Président du groupe de travail, de courtes réactions de deux ou trois grands témoins, et surtout des interventions des participants présents dans la salle. Le diagnostic et les propositions de la note sont ainsi débattus par tous ceux qui le souhaitent. Afin de les rendre interactifs, un live tweet accompagne les échanges et ces derniers peuvent être retransmis en direct sur internet.
 
Le jour de l’événement, la note est également mise en ligne sur le site internet de l’association et ouverte aux commentaires. Cette phase de co-construction avec les citoyens dure environ deux mois à l’issue desquels les membres du groupe de travail intègrent les amendements jugés pertinents. La version définitive de la note est ensuite publiée.
Le Hashtag de la soirée : #AtelierCoEcolo

Les partenaires des ateliers