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Réussir la transition écologique par l’approche paysagère

Publié le 9 octobre 2023

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Notes ouvertes au débat collaboratif - N°50

La Note de La Fabrique Ecologique « Réussir la transition écologique par l’approche paysagère » issue du groupe de travail initié par Bertrand Folléa et Jean-Pierre Thibault est désormais disponible en ligne. Cette Note met en avant le rôle central du paysage dans la transition écologique. Elle remet en question la tendance à négliger le paysage dans les politiques d’aménagement du territoire, et propose au contraire de le placer au cœur de ces politiques. Elle soutient que le paysage, en intégrant son histoire, sa géographie et la perception des citoyens, peut devenir un catalyseur puissant pour une transition écologique plus compréhensible, cohérente, et démocratique. La Note propose trois propositions concrètes, notamment la formation des décideurs, le développement de plans de paysage pour la transition écologique, et un financement adéquat. En fin de compte, les auteur.es invitent à repenser notre rapport au paysage comme un élément essentiel de la transition écologique, capable de renforcer la cohésion sociale et la démocratie.
 
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Cette Note est actuellement ouverte à la co-construction citoyenne. Ceci signifie que chacun(e) peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires et surtout en proposant des amendements précis, soit ci-dessous ou par email à l’adresse contact@lafabriqueecologique.fr. À l’issue de cette période collaborative, le groupe de travail qui a rédigé le document initial se réunira une dernière fois pour retenir les amendements jugés pertinents. Leurs auteurs seront dans ce cas sollicités pour que leur nom figure, s’ils le souhaitent, dans la fiche de présentation de la note en tant que contributeur. La version définitive sera ensuite publiée. 
 

 

Composition du groupe de travail

 

Membres du groupe de travail
  • Bertrand Folléa – Paysagiste-concepteur, cofondateur de l’Agence Folléa-Gautier, directeur de la chaire Paysage et énergie de l’Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles – Marseille. Grand prix national du paysage 2016
  • Cyril Gomel Agronome, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, ancien auditeur de l’IHEDATE, cadre dirigeant du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires en disponibilité, ancien élu municipal, consultant indépendant
  • Jean-Michel Parrouffe Docteur, ancien consultant spécialisé dans les technologies de l’énergie, expert national systèmes énergétiques au sein de la direction Bioéconomie et énergies renouvelables de l’ADEME
  • Nicolas Richard – Ingénieur Supélec, ingénieur civil du génie rural des eaux et des forêts, consultant indépendant, Vice-Président de France Nature Environnement et membre du Conseil économique, social et environnemental
  • Lucile Schmid Ancien élève de l’ENA, administratrice de l’Etat au ministère de l’économie, ancienne élue régionale, Vice-Présidente de La Fabrique Ecologique, ex co-présidente de la fondation verte européenne (Green European Foundation)
  • Jean-Pierre Thibault Ancien élève de l’ENA, ancien directeur de services au sein du ministère chargé de la transition écologique, inspecteur général de l’environnement et du développement durable honoraire, Président du collectif Paysages de l’après-pétrole
Grands témoins
  • Baptiste Perrissin-Fabert – Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure, docteur en économie, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, directeur exécutif de l’expertise et des programmes de l’ADEME
  • Magali Reghezza-Zitt – Agrégée de géographie, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, docteure en géographie et aménagement HDR

6 commentaires

yves Darricau

Il y a 18 jour(s)

Oui, vous touchez le sujet majeur de la transition écologique ,alors allons donc au fond du sujet :Une Transition paysagère inévitable doit être pensée et préparée; ce qui est loin d'être le cas. Les peuplements végétaux de tous nos paysages ''dérapent'' et ça va s'accentuer: L'adéquation Climat-Sol-Peuplements végétaux qui permet à la biodiversité la plus riche de se maintenir, est rompue; au degré moyen de réchauffement déjà pris...imaginons avec encore deux de plus! Votre note fait l'impasse sur ce grave sujet: comment adapter nos paysages ,partout, sans adapter leurs peuplements végétaux...il ya des pistes, en particulier en complétant nos flores en faisant monter des plantes du sud, en acclimatant ,comme toujours, des végétaux du Monde tempéré(des chinois ou autres à floraisons différentes et capables d'enrichir en pollens nos espaces dans lesquels souffrent tant les insectes...)...et en en préparant la production par des pépiniéres départementales qui vont tant manquer pour re-planter nos communes pauvres et nos espaces agricoles vidés. Bref, cessons de vanter le''végétal local'' (cf OFB) ,et ,de se faire peur avec les ''invasives''; il faut enfin se risquer à aider le monde vegetal qui nous entoure et reprendre le fil des introductions botaniques. La transition que vous souhaitez nécessite plus de Botanique ,et plus de cas par cas dans la gestion de nos espaces (un autre traitement des bas cotés routiers, un nouveau remembrement agricole, par exemple...)

Emmanuelle Bonneau

Il y a 24 jour(s)

Merci pour cette note. On peut cependant s'interroger sur la focale placée sur les paysagistes-concepteurs et sur la confusion entre paysage, démarche/approche paysagère et action paysagiste. La démarche paysagère n'aura que peu de portée dès lors : 1/ qu'elle ne sera pas plus largement partagée avec les acteurs publics en charge des politiques d'aménagement sectorielles, 2/ que les paysagistes-concepteurs ne seront pas plus en capacité de se saisir de la diversité des politiques publiques en matière d'aménagement de l'espace (urbanisme opérationnel mais aussi compensation agro-environnementale, restaurations de zones humides...) comme outils d'opérationnalisation des plans de paysage. Le coeur du métier des paysagistes (que nous intervenions en maîtrise d'oeuvre ou en assistance à maîtrise d'ouvrage sur des atlas/plan de paysage) demeure l'aménagement d'espaces publics et c'est déjà beaucoup. Un enjeu est que la production assumée de paysages ne dépende pas que du seul paysagiste mais soit pris en charge par l'ensemble des acteurs publics et privés dont l'action transforme directement ou indirectement l'espace.

Emmanuelle Bonneau

Il y a 24 jour(s)

Merci pour cette note. On peut cependant s'interroger sur la focale placée sur les paysagistes-concepteurs et sur la confusion entre paysage, démarche/approche paysagère et action paysagiste. La démarche paysagère n'aura que peu de portée dès lors : 1/ qu'elle ne sera pas plus largement partagée avec les acteurs publics en charge des politiques d'aménagement sectorielles, 2/ que les paysagistes-concepteurs ne seront pas plus en capacité de se saisir de la diversité des politiques publiques en matière d'aménagement de l'espace (urbanisme opérationnel mais aussi compensation agro-environnementale, restaurations de zones humides...) comme outils d'opérationnalisation des plans de paysage. Le coeur du métier des paysagistes (que nous intervenions en maîtrise d'oeuvre ou en assistance à maîtrise d'ouvrage sur des atlas/plan de paysage) demeure l'aménagement d'espaces publics et c'est déjà beaucoup. Un enjeu est que la production assumée de paysages ne dépende pas que du seul paysagiste mais soit pris en charge par l'ensemble des acteurs publics et privés dont l'action transforme directement ou indirectement l'espace.

Alain Guglielmetti

Il y a 1 mois

Les propositions de la note proposée par la Fabrique Ecologique sont fondées et argumentées mais il apparaît qu’elles restent dans certaines considérations trop timides, que ce soit en matière de politique publique, de renforcement de la compétence paysagère ou de déclinaison de la démarche paysagère sur tous les territoires. Une décentralisation de la politique publique du paysage A l’enseigne de la plupart des politiques publiques qui ont fait l’objet depuis 1983 de plusieurs étapes de décentralisation, il serait légitime que la politique « par » le paysage fasse l’objet d’une implication affirmée des collectivités. Ce n’est pas le cas actuellement, la politique du paysage restant une politique nationale. Il est indispensable que l’État garde la compétence de cadrer cette politique du paysage pour tous (la réglementation, le cadrage national, les méthodologies d’application, les référentiels nationaux …) mais partage la compétence en matière de paysage avec les collectivités locales, à commencer par les conseils départementaux auxquels échoit la compétence des atlas départementaux du paysage. Les régions aussi qui pilotent leur SRADDET devraient aussi bénéficier formellement de cette compétence dans leurs services. A un échelon local, les intercommunalités (EPCI), en charge de la planification, de type PLUi ou SCoT, sont aussi des acteurs majeurs qui doivent bénéficier de cette compétence, ne serait-ce que dans la méthodologie et le suivi des plans et programmes. Tout ceci nécessite évidemment une réforme en profondeur de cette politique, pour lui donner une ampleur qui fait actuellement défaut. Une formation des grands corps au paysage Au-delà de la proposition légitime de sensibilisation et de formation des élus au paysage, l’expérience démontre que ces acteurs s’entourent de « techniciens » de différents domaines, que ce soit dans le cadre des cabinets ou plus prosaïquement des services techniques, quels qu’en soient les niveaux de responsabilités. Or, ces acteurs qui agissent souvent dans l’ombre des responsables politiques sont des rouages essentiels dans les choix et les orientations actés. Les rares sensibilisés à la force de la démarche paysagère permettent à leurs responsables de s’impliquer concrètement. Mais cela reste une exception. La plupart des élites administratives et techniques méconnaissent le paysage, ce domaine ne leur étant pas enseigné dans leurs formations initiales. C’est une politique qui est encore trop souvent difficilement « quantifiable ». Bien souvent les politiques publiques ne sont reconnues que par un indicateur financier, sans valoriser les aspects techniques, environnementaux ou sociaux. Cette difficulté est similaire à celle qui touche les services écosystémiques. Il est donc essentiel que les formations des grands corps techniques et administratifs bénéficient, au même titre que les élus, de cette formation au paysage, à la démarche paysagère. Des paysagistes reconnus au sein de la fonction publique En parallèle, la formation de paysagiste-concepteur (architecte-paysagiste) doit être mieux reconnue dans les corps administratifs et techniques de l’État et des collectivités locales. La réforme du corps des « architectes urbanistes de l’État (AUE) » pourrait constituer une base de réflexion en intégrant le « P » de paysagiste pour créer des « architectes urbanistes et paysagistes de l’État (AUPE) ». Le même travail pourrait être envisagé au sein des collectivités locales. Une commande paysagère renouvelée Le développement du nombre de paysagistes-concepteurs doit aller de pair avec une évolution de la commande publique et privée, en mettant en avant la démarche paysagère en tant que préalable à tout plan ou programme. Trop de paysagistes diplômés actuellement ne bénéficient pas toujours d’un emploi à la hauteur de leur formation. Ce n’est pas tout d’avoir de nombreux paysagistes formés. Encore faut-il qu’ils aient matière à travailler dans ce domaine. Le développement des plans paysage peut constituer un acte majeur, sous réserve d’une forme de labellisation mais surtout d’un accompagnement technique et financier sur le long terme. Les aides financières publiques Concernant spécifiquement la proposition de mise en place du 1 % paysage à l’occasion des grands projets, il serait important d’être prudent sur sa mise en œuvre. En effet, à l’image du 1 % développé depuis une trentaine d’années autour des grandes infrastructures, cette démarche nécessite une implication financière des collectivités ou des associations bénéficiaires, au moins égale à la subvention, à hauteur de 50 %. Même si un apport financier est garanti par le porteur de projet concerné, l’obligation par les bénéficiaires de mobiliser des fonds spécifiques peut constituer un frein réel. A l’inverse, il serait souhaitable que les appels à projet financiers de type « plan de relance » ou « fond vert » intègrent de fait une composante paysagère forte. Bien souvent, les faibles montants nécessaires pour les études et travaux paysagers nuisent à leur reconnaissance, alors que cela contribue potentiellement à une amélioration des aménités sociales et paysagères. En espérant que ces propositions contribueront à renforcer la portée de la note paysagère. Il est important que celle-ci soit transmise aux bons relais pour espérer que les pratiques changent.

Marie-Paule Nougaret

Il y a 1 mois

Tout ceci est encore un peu abstrait. Heureuse que des paysagistes citent le mot biodiversité - et c'est ici que nous manque Alain Richert, enseignant à l’école de Versailles, attentif au cortège fongique et aux oiseaux hôtes de nombreux arbres. Heureuse aussi que la note affirme l’importance de sortit des monocultures et sols imperméables. Mais il me manque les effets des pollutions ordinaires et leur traitement par le paysage. Deux exemples : plutôt que de canaliser un ruisseau par une buse, laisser jouer la forêt riveraine dont les feuilles mortes, lors de la crue, éliminent les nitrates en excès dans l’eau. Mais, plus banal encore, par temps humide, se forment dans l’air des acides sulfuriques et nitriques à partir d’oxydes de soufre et d’azote des combustions et des engrais. Ce sont les pluies acides. En outre, par beau temps, les ultra violets utilisent les mêmes gaz pour changer l’oxygène en ozone, ultra oxydant - et aussitôt, à l’hôpital, les services d’urgences cardiaques débordent. Mais plus lentement et sournoisement, ces deux pollutions invisibles rongent les os, les articulations et les végétaux. Les humains peuvent recourir aux tisanes silicées d’ortie et de prêle, plantes de zone humides -et c’est une autre raison de préserver celles-ci. Les viticulteurs et arboriculteurs savent aussi en user. Mais il y a mieux, pour les végétaux exposés, c’est à dire partout, car les nuages et les masses d’air se déplacent : le traitement à la poudre de roche. Très efficace. Il me semble que re-minéraliser les arbres de parking devait être une priorité, vu le travail énorme qu’ils accomplissent (ombre, oxygène, captage de CO2, destruction des solvants dans les racines… ). Vandana Shiva l’a écrit : la nature est une travailleuse, dont le travail est ignoré comme celui, domestique, des femmes. J’ajouterai que dans les deux cas, seulement ce qui n’est pas fait peut se remarquer Marie-Paule Nougaret journaliste La Cité des Plantes, Actes Sud ( dessins de Catherine Willis, 400 références scientifiques).

MARC CLARAMUNT

Il y a 1 mois

3 PROPOSITIONS : Le point 1 relatif au renforcement du nombre de paysagistes concepteurs pose en creux la question du renforcement des moyens et conditions de leur formation initiale et de la recherche qu'il faudrait mettre plus en exergue en demandant une véritable politique nationale de l'enseignement supérieur du paysage au-delà des 3 prés carrés des ministères de l'agriculture, de la culture et de l'enseignement supérieur et l'atomisation des écoles (Premier Ministre ?). La question de la formation et sensibilisation des élus à la démarche du projet de paysage ne me semble pas suffisamment mise en avant alors qu'essentielle et devrait apparaitre dans le point 2 pour la refondation et redynamisation des "plans de paysage". Le point 3 peut paraître ambigu si "tout équipement ou aménagement d’une certaine ampleur" de porte pas une ambition de transition écologique à la base et le terme de "valorisation paysagère" me paraît impropre laissant entendre l'idée de décor et d'alibi végétal.

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