Politique Société

Santé environnementale

L’impact gravissime de la pandémie en matière de pollution plastique

Publié le 6 mai 2021

Accueil > Publications > L’impact gravissime de la pandémie en matière de pollution plastique

Article de l’Oeil - N°37

“COVID pollution: impact of COVID-19 pandemic on global plastic waste footprint”, article paru dans la revue Heliyon en février 2021,  est écrit par David E. Bassey, Nsikak U. Benson et Thavamani Palanisami. Il s’intéresse aux déchets plastiques générés à l’échelle mondiale en raison de la pandémie – gants, combinaisons médicales de protection, masques ou encore bouteilles de désinfectant à main – et tente d’évaluer leur empreinte environnementale et leurs impacts sur les écosystèmes. Cette production de déchets à usage unique est d’une telle ampleur que les récents efforts mondiaux pour diminuer l’utilisation des plastiques pourraient être réduits à néant. La majorité de ces déchets ont une autre particularité : ils sont de nature biomédicale et nécessitent donc un traitement spécifique ce qui complexifie la crise actuelle.
TÉLÉCHARGER LE PDF DOWNLOAD PDF (ENGLISH)
#1 En raison de l’explosion du nombre de contaminations, les États ont dans leur grande majorité imposé ou fortement recommandé le port du masque facial afin de réduire la transmission du virus. La consommation de produits et matériaux en plastique à usage unique a dépassé les frontières du monde médical pour se généraliser à l’ensemble de la population. Cette pratique était toutefois antérieure à la pandémie dans certains pays du continent asiatique. Les chiffres sont sans appel : 1,6 million de tonnes de déchets d’équipements de protection à usage unique seraient générées chaque jour dans le monde. En 2020, le poids de ces déchets plastiques serait de l’ordre de 585 millions de tonnes. À titre d’exemple, entre le début de la pandémie et mars 2020, la quantité de déchets médicaux générés et traités avait augmenté de 23% en Chine.
 
#2 Une part non négligeable de ces déchets est rejetée dans des décharges ouvertes ou non contrôlées, et sort donc des circuits traditionnels de gestion. Non biodégradables, ils peuvent contenir et accumuler des polluants toxiques et des agents pathogènes, ce qui représente un risque sanitaire important. La toxicité du SRAS-COV-2  pour les organismes marins est encore inconnue, mais dans la mesure où des molécules du virus ont été détectées dans des échantillons d’eaux usées aux Pays-Bas, en Australie ou encore aux États-Unis, la situation est très préoccupante. Dans l’ensemble, ces déchets représentent des contaminants organiques et inorganiques et auront des conséquences sur notre santé et sur celle des organismes terrestres et marins, même s’il reste à déterminer l’ampleur de leurs impacts.
 
#3 La capacité des installations de gestion des déchets est largement dépassée. Ce problème est encore plus aigu dans les pays à revenus faibles et intermédiaires et fortement peuplés. Les installations y sont souvent vétustes ce qui entrave la possibilité d’une gestion efficace. Dans l’ensemble, le secteur fait face à un déficit d’innovations pour créer de nouveaux équipements dont la matière n’est pas du plastique, et réutilisables après désinfection et stérilisation. La stratégie de gestion des déchets biomédicaux doit impérativement être repensée pour respecter ces six étapes : identification, collecte, séparation, stockage, traitement, élimination. Un travail de sensibilisation et de formation est également nécessaire.

 

L’avis de Géraud Guibert, président de LFE
Il est urgent que des mesures soient prises pour une vraie stratégie de gestion des déchets liés à la crise sanitaire, en France et dans le monde.

 

L’article est disponible ici

Agriculture

Biodiversité

Climat

Économie, Finances

Énergie

Europe

Six think-tanks lancent un signal d’alarme sur la prise en compte des enjeux climatiques et de biodiversité dans la campagne électorale européenne

LIRE

Article publié - Publié le 23 avril 2024

Synthèse

Alors que les élections européennes approchent à grand pas, 6 think-tanks se rassemblent pour parler de transition énergétique et écologique à l'échelle de l’Union européenne et lancer un signal d'alarme. 

Il s'agit de La Fabrique Ecologique, l’IDDRI, l’Institut Jacques Delors, Confrontations Europe, l’Institut Avant-Garde et Le Lierre.   

Biodiversité

Politique Société

Territoires

Réussir la transition écologique par l’approche paysagère

LIRE LA NOTE

Note définitive - N°50 - Publié le 11 avril 2024

Synthèse

La Note de La Fabrique Ecologique « Réussir la transition écologique par l’approche paysagère » issue du groupe de travail initié par Bertrand Folléa et Jean-Pierre Thibault est désormais disponible en ligne. Cette Note met en avant le rôle central du paysage dans la transition écologique. Elle remet en question la tendance à négliger le paysage dans les politiques d’aménagement du territoire, et propose au contraire de le placer au cœur de ces politiques. Elle soutient que le paysage, en intégrant son histoire, sa géographie et la perception des citoyens, peut devenir un catalyseur puissant pour une transition écologique plus compréhensible, cohérente, et démocratique. La Note propose trois propositions concrètes, notamment la formation des décideurs, le développement de plans de paysage pour la transition écologique, et un financement adéquat. En fin de compte, les auteur.es invitent à repenser notre rapport au paysage comme un élément essentiel de la transition écologique, capable de renforcer la cohésion sociale et la démocratie.