De cet article, La Fabrique Ecologique retient trois points essentiels :

#1 Les emballages à usage unique représentent 40 % du plastique produit. Pour en limiter les conséquences, les solutions sont souvent concentrées sur le recyclage. Cependant, on estime qu’environ un tiers des emballages collectés pour être recyclés fuit des systèmes de ramassage et pollue l’environnement. La substitution du pétrole par d’autres matériaux dans la fabrication de plastique est intéressante pour limiter cette pollution. Néanmoins, bien qu’ils soient fabriqués à partir de matières naturelles (principalement issues de l’exploitation agricole), les bioplastiques ne sont pas nécessairement biodégradables. Ces solutions ne répondent donc que partiellement à la problématique de la pollution liée au plastique.  

#2 Le développement des emballages réutilisables – par exemple avec la vente en vrac ou le retour des consignes – apparait également comme une solution intéressante, mais imparfaite. Des effets rebond et des conséquences non intentionnelles peuvent compromettre la durabilité d’un tel processus. L’utilisation d’emballages réutilisables peut notamment augmenter la consommation d’énergie et de matériaux, voire conduire à une surconsommation. Certaines formes d’emballages réutilisables peuvent également offrir des avantages environnementaux – comme les emballages réutilisables en polypropylène, comparé à la mousse de polystyrène à usage unique – mais avoir des impacts négatifs à d’autres niveaux. Les études sur les emballages auraient d’ailleurs tendance à négliger les aspects socio-économiques dans l’étude de la durabilité d’une solution.  

#3 Pour faire de l’emballage réutilisable une solution durable face à la pollution plastique et éviter les effets rebond, il est essentiel de s’assurer que les matériaux sont résistants. Il est aussi nécessaire de rendre les emballages ergonomiques pour qu’ils puissent être transportés facilement et encourager leur réutilisation par les acheteurs. Il apparait également central d’étudier comment les systèmes de services d’emballages réutilisables pourraient renforcer l’équité sociale et l’inclusion. L’article souligne la nécessité d’adapter les modèles d’emballages aux produits ainsi qu’aux contextes géographiques, afin que les emballages réutilisables puissent être durables, non seulement d’un point de vue environnemental, mais également socio-économique. 

Situation en France

La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) visant à la suppression totale du plastique à usage unique d’ici 2040 fixe différents principes et obligations concernant les emballages. Elle affirme notamment un objectif de réemploi des emballages à hauteur de 10 % d’ici 2027 et introduit le principe de standardisation des emballages pour inciter au réemploi. Elle a aussi conduit à l’interdiction de la vaisselle jetable dans les fast-foods accueillant plus de 20 personnes simultanément. Les enseignes concernées déploient progressivement, depuis le 1er janvier 2023, leur stratégie afin de passer à la vaisselle réutilisable, même si certaines exceptions perdurent. 

L’avis de Pauline Bureau, Vice-présidente de LFE 

Le succès des emballages réutilisables comme réponse à la pollution plastique est fonction de différents paramètres dont il convient de systématiser la prise en compte : il s’agit là d’une condition sine qua non au déploiement de cette pratique à grande échelle.

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