12

septembre

2023

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Évènement passé

Y a-t-il un passager dans l’auto ? Que peut-on attendre du covoiturage quotidien pour la transition écologique

Les intervenants

Nolwenn Biard

Chargée d'études à La Fabrique Ecologique.

Claire Baritaud

Chargée de la coordination de l'Agence de l'Innovation pour les Transports au sein de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités.

David Belliard

Adjoint à la maire de Paris en charge des transports et des mobilités.

Alain Jund

Vice-président de l'Eurométropole de Strasbourg en charge des mobilités et transports et administrateur du GART en charge des mobilités actives et partagées et d’autres représentants des collectivités.

Sylvie Landriève

co-directrice du Forum Vies Mobiles.

Matthieu Bloch

Chargé de projet politiques de mobilité au Forum Vies Mobiles.

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Ecologique.

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Le Forum Vies Mobiles et La Fabrique Ecologique ont présenté leur nouvelle étude : « Que peut-on attendre du covoiturage quotidien pour la transition Ecologique », lors d’un évènement qui s’est tenu le 12 septembre 2023 à la Mairie du XIème arrondissement de Paris (et en zoom).   
L’évènement s’est ouvert par quelques mots d’introduction de Sylvie Landriève, co-directrice du Forum Vies Mobiles qui a mis en évidence l’impact écologique et social des déplacements du quotidien et notre échec à les faire diminuer. Elle a soutenu la nécessité du travail effectué par cette étude visant à interroger la zone de pertinence du covoiturage. 
Géraud Guibert, président de La Fabrique Ecologique, a poursuivi en évoquant les grands messages de l’étude. Il a souligné que l’action publique est « dans le brouillard total » car elle ne s’intéresse pas à l’ensemble du covoiturage, mais seulement à la partie visible. Il a également mis l’accent sur la nécessité de pertinence et d’évaluation des politiques de covoiturage, mais aussi de restructuration globale du système de transports.    
Matthieu Bloch, chargé de projet politiques de mobilité chez le Forum Vies mobiles a ensuite souligné la place centrale donnée au covoiturage dans les politiques locales et nationales afin de réduire nos émissions de GES, alors même que ses bénéfices restent, selon l’étude, modérés. Il souligne que l’évaluation des politiques de covoiturage se concentre sur le covoiturage organisé sur les plateformes numériques, alors qu’il ne représente que 3% de l’ensemble des trajets covoiturés. Il précise que le bilan peut apparaitre un peu décevant puisque les trajets covoiturés via des plateformes numériques ne représentent, en 2023, que 2 à 3 trajets sur 10 000 réalisés en voiture par jour pour des trajets du quotidien. Il affirme finalement que les pratiques de covoiturage actuelles ne sont pas alignées avec la zone de pertinence du covoiturage, par exemple, le covoiturage de courte distance réalisé sur les plateformes est essentiellement réalisé dans les zones denses et aux heures de pointe où il existe d’autres solutions plus écologiques.  
Nolwenn Biard, chargée d’études à La Fabrique Ecologique, a ensuite présenté les résultats d’analyse de l’étude de terrain menée. L’autrice de l’étude a notamment abordé le travail mené par la métropole de Rouen pour développer le covoiturage par plateforme, tout en soulignant qu’une grande partie des trajets sont soit de très courts trajets qui pourraient être réalisés en modes actifs (vélo, marche…), ou en transports en commun, soit des trajets très longs et entre grandes villes qui pourraient également être effectués en transports en commun. Elle souligne alors que les collectivités doivent, pour mettre en place une politique de covoiturage utile, inciter au covoiturage tout en ciblant les trajets pertinents et concentrant leurs aides sur ces trajets. Cela leur permettrait aussi de faire des économies, puisque les politiques de covoiturages sont onéreuses. Elle a également présenté le covoiturage solidaire, notamment développé par « Ehop » qui apparait comme une initiative de covoiturage intéressante, notamment pour les personnes âgées et isolées. 
Le chargé de projet politiques de mobilité chez le Forum Vies mobiles est revenu sur les recommandations issues de l’étude. Il a notamment mis en avant la nécessité d’un allègement des véhicules, d’une augmentation du nombre de transports collectifs sur l’ensemble du territoire et d’une réduction des distances à parcourir au quotidien, en précisant les actions à effectuer au plan national et local. 
Cette première partie de la conférence s’est achevée avec une session de questions / réponses avec le public lors de laquelle le rapport des individus à leur véhicule ou encore le covoiturage intrafamilial ont été discuté. 
  
Dans la seconde partie de l’évènement, les intervenants ont laissé la place aux grands témoins de cette soirée, David Belliard, Alain Jund et Claire Baritaud, interrogés par Géraud Guibert et Sylvie Landriève.  
Ils se sont exprimés à tour de rôle sur leur vision des politiques de covoiturage.   
Il ressort de l’intervention de Claire Baritaud, chargée de la coordination de l’Agence de l’Innovation pour les Transports au sein de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités, qu’elle considère le covoiturage comme un levier prioritaire pour arriver à une baisse de 50 % des émissions de GES d’ici 2023. Elle a notamment souligné l’importance du covoiturage interne aux entreprises et la nécessité d’inciter et motiver au covoiturage.  
Quant à Alain Jund, Vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge des mobilités et transports et administrateur du GART en charge des mobilités actives et partagées, il ressort de ses interventions qu’il soutient une politique de transport adaptée aux territoires auxquelles elle répond et évaluée. Cependant, il met en avant que la priorité doit être donnée aux changements structurels, aux transports collectifs et à la sobriété. 
Finalement, pour David Belliard, il y’a une nécessité de mieux utiliser les voitures, mais surtout de limiter le nombre de voitures et se réemparer de l’espace public destiné aux automobiles, notamment pour revégétaliser et pour laisser la place à d’autres formes de mobilité. Il soutient néanmoins l’idée d’inciter au covoiturage, avec des avantages ou des bonus si les bénéfices sont supérieurs aux coûts. 
Cette partie s’est clôturée par une seconde session de questions / réponses, lors de laquelle nos invités se sont notamment exprimés sur l’importance des acteurs sociaux et des salariés dans le dialogue social pour la mise en œuvre du covoiturage et des politiques de limitation des déplacements contraints.