11

mars

2021

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Évènement passé

Le véhicule autonome sur route peut-il participer à la transition écologique ?

Les intervenants

Jill Madelenat

Chargée d'études à La Fabrique Écologique

Christophe Gay

Co-Directeur du Forum Vies Mobiles

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Écologique

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La présentation de l’étude « Le véhicule autonome : quel rôle dans la transition écologique des mobilités ? » le 11 mars 2021 a réuni près de 300 personnes en visioconférence. Cette étude a été réalisée par la Fabrique Écologique sur commande du Forum Vies Mobiles, pour analyser l’impact écologique du véhicule autonome sur route, de manière objective et rigoureuse.
En introduction, Christophe Gay, co-fondateur du Forum Vies Mobiles, et Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique, ont rappelé la question de départ et les objectifs de l’étude : face à l’urgence de réduire de 33% d’ici 2050 les émissions de GES, le véhicule autonome sur route (hors transport de marchandises) peut-il changer la donne ? L’objectif est d’avoir un état des lieux pour ouvrir un débat à temps, et voir dans quelle mesure cette technologie peut être utilisée pour le bien-être des citoyens et pour la transition écologique. 
Jill Madelenat, co-auteure de l’étude, a présenté ce travail, de la description du véhicule autonome et tout ce qu’il recouvre, à ses impacts sur l’écologie, mais aussi aux préalables nécessaires pour qu’il puisse fonctionner (infrastructures routières, numériques, cadre juridique …)
Globalement la mise en place de cette technologie risque d’entraîner une hausse importante de consommation d’énergie et sera très coûteuse. Beaucoup de critères sont à considérer : la production d’électricité et le recyclage des batteries, la gestion des données numériques, la mise à niveau des infrastructures routières, l’usage de matériaux non recyclables pour tous les capteurs, la nécessité de la 5G non disponible en zone rurale avant 2050, l’incidence sur l’emploi… Par ailleurs, le déploiement des véhicules autonomes se fera sans doute trop tard en regard des échéances climatiques qui impliquent de décarboner le secteur des transports à horizon 2050.
Les participants ont souligné la clarté de la présentation et ont posé des questions très pertinentes. Certaines expériences concrètes dans plusieurs territoires ont été citées, notamment une navette dans une zone rurale de la Drôme et des véhicules autonomes en milieu urbain dense dans la ville de Montréal. Il a été débattu du rôle possible des robots taxis et des navettes autonomes ; mais également du rôle social du métier de chauffeur à revaloriser, par exemple du chauffeur de taxi, et de l’importance des transports en commun. Le véhicule autonome n’étant pas qu’un choix technique, mais aussi un choix de société.
Christophe Gay a conclu que cette étude soulève finalement plus de questions que de solutions : nos sociétés, territoires et mode de vie sont aujourd’hui très dépendants de la voiture, et nous devons chercher des solutions à cette question ailleurs que dans le véhicule autonome, à la fois dans une voiture à moindre impact écologique là où elle est indispensable (voiture plus légère, « low tech »), mais également dans des changements d’organisation de la société et de mode de vie, qui permettraient par exemple de limiter les déplacements contraints, et des solutions pas forcément technologiques.
Géraud Guibert a conclu en invitant les participants ainsi que toute personne intéressée par le sujet à poursuivre le débat et à faire remonter informations, idées ou commentaires à la Fabrique Écologique.