09

décembre

2021

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

#47ème Atelier Co-Ecologique : Les enjeux écologiques des prochaines échéances électorales : comment améliorer leur prise en compte ?

Les intervenants

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Écologique.

Lucile Schmid

Vice-Présidente de La Fabrique Écologique.

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A l’occasion de la publication de son dossier : « Les enjeux écologiques des prochaines échéances électorales : comment améliorer leur prise en compte ? » comportant une vingtaine de fiches thématiques, La Fabrique Écologique a organisé son 47e Atelier Co-Écologique le 9 décembre 2021, en présence de quelques contributeurs au dossier.  
Dans un premier temps, il a été rappelé que ce dossier est né du constat de la vacuité du débat sur l’écologie dans l’espace public, une vacuité à la fois quantitative et qualitative, se résumant le plus souvent à la chasse et au mix électrique. Paradoxalement, on s’aperçoit d’une intensité croissante des questions écologiques dans le débat public ainsi que d’une suractivité législative sur ces enjeux. Ce paradoxe souligne l’enjeu de ce qui a été appelé la « démocratie technique » : comment faire le lien entre des citoyens et des techniciens avec un langage accessible à tous.  
Suite à cette première présentation générale du dossier, plusieurs contributeurs à celui-ci parmi lesquels : Damien Borot, Bernard Chevassus-au-Louis, Pauline Bureau, Jacques Rigaudiat, Pierre Victoria et Céline Jacob, ont pris la parole sur l’une des 26 fiches. Des différentes analyses thématiques il est ressorti la nécessité d’aborder les sujets de façon systémique et non sectorielle en prenant en compte également les différentes échelles d’analyse. Ainsi, à propos de l’agriculture, une réflexion sur l’échelle européenne est apparue comme primordiale tout comme le besoin de penser le système alimentaire dans son ensemble, de la production des engrais au transport des marchandises sans oublier l’aspect sanitaire de l’alimentation.  
Le débat a notamment porté sur deux aspects : le mix électrique et le modèle économique à adopter. Autour de ces deux thématiques, la question de la sobriété a cristallisé les débats. D’une part la sobriété, aussi bien en termes de consommation énergétique que de modèle économique, est pensée comme une nécessité face une surconsommation toujours plus forcenée, et d’autre part celle-ci a été présentée comme l’apanage des plus aisés, accroissant les inégalités en faisant appel à une morale qui ne peut être la même selon les classes sociales. Ainsi, certains ont préféré souligner le rôle que doit jouer l’action publique et l’importance d’un projet collectif qui interroge sur le modèle de société qui nous permettrait de faire de la sobriété énergétique, un modèle qui soit encadré par des mesures gouvernementales et une action publique à la hauteur des enjeux. Ainsi, l’importance d’une réforme de la fiscalité dans son ensemble afin de lier fiscalité sociale et environnementale est apparue comme un besoin au même titre que la mise en place d’une politique environnementale qui soit sociale. A cet effet, la question de la création d’une conscience collective comme antidote à ce qui a été pointé du doigt comme un « individualisme » nous ayant poussé à consommer toujours plus, s’est posée.  
La question de l’éducation est ainsi apparue comme un sujet primordial mais complexe. La généralisation de la prise en compte des enjeux écologiques à toutes les filières et à tous les niveaux apparaît comme un besoin, surtout dès le plus jeune âge afin d’aboutir à une refonte de nos imaginaires culturels. Pour l’enseignement supérieur, la question de l’adaptabilité des compétences techniques enseignées aux enjeux écologiques pose des problèmes organisationnels, d’autant que le marché du travail n’est pas encore adapté. Cet accompagnement de la mutation des emplois actuels doit se faire en étroite collaboration avec les régions qui ont la compétence en matière de formation. Celle-ci est ainsi apparue comme devant être pensée dans son ensemble : les employés actuels doivent être formés et pas uniquement les étudiants. Et puis, la question de la relocalisation de certains secteurs interroge sur l’avenir de l’industrie française et de son modèle économique : comment relocaliser ? 
Toutes ces questions ont été pensées non pas en silo mais de manière systémique. Il est apparu que le fossé entre citoyens et dirigeants -jugés incohérents- était un obstacle majeur à la prise en compte des enjeux écologiques par le politique mais également par les citoyens. L’appel au civisme ne pourra fonctionner tant que cette déconnexion sera trop forte.