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Crimes environnementaux dans le monde : une expansion inquiétante

Publié le 10 mars 2017

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Article de l’Oeil - N°15

Pêche illégale, déforestation abusive, trafic illégal d’ivoire… on ne compte plus les excès successifs d’utilisation des ressources naturelles. Un rapport publié en juin 2016 par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), « The rise of environmental crime : a growing threat to natural resources, peace, development and security », s’intéresse à la 4ème cause criminelle au monde : le crime environnemental. En hausse de 26% depuis 2014, les auteurs mettent en garde la communauté internationale et les Etats contre les conséquences juridiques, politiques et économiques que ces crimes entraînent. Le seul moyen pour les empêcher ? Une meilleure coordination des Etats et un leadership international.
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Les auteurs définissent le crime environnemental comme un délit qui comprend les activités illégales endommageant l’environnement. Il a pour objectif le bénéfice individuel ou collectif via l’exploitation, la destruction, le commerce ou le vol de ressources naturelles. Il concerne aussi bien le pillage, que le blanchiment d’argent ou les paradis fiscaux d’entreprises.
Dans ce rapport les auteurs proposent la reconnaissance au niveau international du crime environnemental comme menace à la paix et au développement (1), ainsi que la création d’une agence internationale (2). Au niveau économique, ils sont en faveur de davantage d’incitations et de sensibilisation (3).
#1 Sur le plan juridique, les auteurs de ce rapport demandent que le crime environnemental soit reconnu au niveau international comme menace à la paix et au développement durable. Ce délit participe des activités qui financent le terrorisme et les groupes armés dans des pays souvent pauvres (c’est le cas au Rwanda, en Uganda ou au Burundi). Les lois actuelles sont trop laxistes, il convient aussi de renforcer les règles de droit environnemental pour empêcher le blanchiment d’argent, notamment celui de compagnies fictives qui s’implantent dans des paradis fiscaux. Cela leur permet ensuite d’acquérir ou de louer plus discrètement des terres agricoles qui sont déforestées. Il faut mettre en place des pénalités financières pour lutter contre les fraudes (sur le marché du carbone, avec la fraude à la TVA : cela a été le cas en France en 2009, suite à la bourse du carbone gérée par la société Bluenext). D’un point de vue environnemental, les auteurs prennent enfin l’exemple de mineurs artisanaux dans l’Amazonie, qui rejettent chaque année dans les rivières plus de 30 tonnes de mercure toxique. Cela provoque un réel danger pour les écosystèmes et la santé, empoisonnant les poissons et causant des dommages cérébraux importants chez l’Homme.
 
#2 Le rapport recommande la création d’un bureau centralisé qui aurait pour missions d’informer, d’analyser, de prévenir les crimes et de faire appliquer la loi. Cette création requiert un partage de l’information, mais elle permettrait d’avoir un leadership au niveau international. Le crime environnemental est aujourd’hui mondial : il est plus facile de faire passer en contrebande des ressources naturelles (ivoire, minéraux, etc) que de la drogue. De plus on remarque que les mêmes crimes environnementaux apparaissent dans des pays très éloignés les uns des autres, tels que le commerce de produits dangereux pour la couche d’ozone au Pakistan, au Paraguay ou au Ghana.
 
#3 Renforcer les incitations économiques et sensibiliser les consommateurs : c’est enfin ce que préconise ce rapport. Le crime environnemental représente aujourd’hui 91 à 258 milliards $ de bénéfices. Il est souvent source de richesse, dans des pays pauvres ou peu développés. Aux niveaux international et national, les auteurs proposent que davantage d’argent soit alloué aux politiques de lutte et de justice : seulement 16% des fonds alloués à la justice dans les pays d’Afrique du Sud sont consacrés aux poursuites et aux jugements, et les budgets réunis d’INTERPOL, de l’UNEP, de WCO et UNODC ne représentent que 20 à 30 millions $. Cela n’est de loin pas assez, face aux bénéfices mondiaux qu’engendrent les crimes environnementaux.

Climat

La Fabrique Ecologique vous souhaite une bonne année 2025 !

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Article publié - Publié le 7 janvier 2025

Synthèse

Après une année 2024 marquée par des défis persistants — la poursuite de conflits à l'échelle mondiale, des catastrophes climatiques toujours plus fréquentes et une action écologique encore en deçà des besoins —, notre premier vœu pour 2025 doit être de transformer ces constats alarmants en un élan collectif pour un monde plus coopératif, apaisé et résilient face aux défis majeurs de notre époque.

L'année 2024 a montré des signes de prise de conscience, mais aussi les limites des actions menées jusqu’ici. En 2025, il est impératif d’accélérer les changements structurels indispensables. Aller vers un aménagement du territoire durable pour réduire la dépendance à l’automobile, promouvoir une économie écologique respectueuse des limites planétaires, encourager un pouvoir d’achat responsable qui privilégie des produits écologiques et évite la surconsommation.

La tâche est immense, mais l’espoir et la détermination doivent l’être tout autant. La Fabrique Écologique poursuivra son engagement en 2025 avec des projets toujours plus concrets et innovants, fondés sur une rigueur d’analyse, un esprit de coopération citoyenne et l’expertise d’un réseau mobilisé.

Toute l'équipe de La Fabrique Écologique se joint à moi pour vous souhaiter, à vous et à vos proches, une excellente année 2025. Qu'elle soit remplie de bonheur, de santé et surtout d’action, pour construire ensemble un avenir plus juste, solidaire et respectueux de notre planète.

Géraud Guibert,
Président de La Fabrique Ecologique

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5 ans après le Pacte vert : bilan et perspectives avec Pascal Canfin

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Article publié - N°2 - Publié le 10 décembre 2024

Synthèse

Alors que la nouvelle Commission européenne vient d’être nommée avec à sa tête Ursula von der Leyen, renouvelée pour un deuxième mandat, le Pacte vert pour l’Europe fête aujourd’hui ses 5 ans. Depuis 2019, ce plan ambitieux vise à réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à des réformes dans divers secteurs. Mais les nouveaux équilibres politiques au sein du Parlement pourraient entraîner un certain nombre de blocages et de rétropédalages. C'est l'une des raisons pour lesquelles Pascal Canfin, député européen du groupe Renew Europe, pense indispensable de développer un récit politique autour de la « souveraineté écologique » : témoignage.