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Étude n°6 : La grande redistribution ? Écologie et démocratie au sein des supermarchés coopératifs

Publié le 30 novembre 2023

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Article publié

Depuis quelques années, les supermarchés coopératifs se développent sur le territoire métropolitain. Portés par des consommateurs réunis en coopérative, ils visent à rendre abordable une alimentation saine et durable. La non-lucrativité, le travail bénévole des membres et la marge constante sur les produits sont autant de leviers utilisés pour réduire le prix des produits. De plus, les règles de fonctionnement reposent sur des principes démocratiques (égalité de représentation des bénévoles, implication dans les choix des produits, etc.). Enfin, la forme de supermarché vise à toucher un nombre important de consommateurs. A l’aide d’une enquête de terrain, cette nouvelle étude documente les initiatives de supermarchés coopératifs et questionne le caractère démocratique et écologique de ces alternatives à la grande distribution.
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Ces dernières années, le constat de l’insoutenabilité du système alimentaire industrialisé s’est encore renforcé, étayé par de nombreux rapports scientifiques et par les situations concrètes de pollutions des écosystèmes générées par les pratiques agricoles, de détresse de nombreux agriculteurs et travailleurs de l’industrie agroalimentaire, et de précarité alimentaire qui explose, y compris dans les pays à fort revenu. 
A l’échelle européenne comme à l’échelle nationale, les politiques publiques ne sont pas à la hauteur de la double nécessité de transformer les modes de production agricoles et de démocratiser l’accès à une alimentation saine et durable. Face à cette incurie des politiques publiques, des alternatives d’un genre nouveau ont émergé ces dernières années : les supermarchés coopératifs et participatifs.  

Fondements des supermarchés coopératifs et participatifs

Les points communs avec les supermarchés « classiques » sont multiples : une diversité de produits rassemblés en un seul point de vente, organisés en rayon, des produits principalement achetés auprès de grossistes, des caisses à la sortie, et même des caddies dans certains magasins. 
Mais la comparaison s’arrête ici. En effet, les supermarchés coopératifs et participatifs sont nés en opposition à la grande distribution. Trois caractéristiques principales les distinguent de celle-ci : la non-lucrativité, la marge constante sur tous les produits, la nécessité d’être membre de la coopérative et de travailler bénévolement dans le magasin pour pouvoir y faire ses courses. Ces conditions sont censées permettre aux supermarchés coopératifs de vendre des produits de qualité à des prix moins élevés que ceux vendus dans les magasins bio et dans les grandes et moyennes surfaces (GMS).  

Aller au-delà de la logique individuelle et repolitiser les enjeux

Comme d’autres initiatives dans le champ de l’alimentation, les supermarchés coopératifs et participatifs prônent le dépassement de la logique individuelle du consom’acteur et des injonctions à « voter avec sa carte de crédit ». En faisant de la distribution alimentaire une activité non lucrative, en faisant de la marge un outil politique de fixation des prix et un sujet de délibération collective, tout comme le choix des fournisseurs et des produits, les SCP participent à la repolitisation de la question de l’accès à une alimentation saine et durable 

Une étude s'attachant à identifier les atouts et difficultés de ces initiatives

Cette étude vise à présenter ces initiatives encore peu connues du grand. Elle s’appuie sur une revue de la littérature, une enquête par questionnaire et des visites de terrain. 
La première partie revient sur les enjeux écologiques et socioéconomiques de l’alimentation, sur le poids des acteurs de la grande distribution dans le système alimentaire dominant et sur le paradigme de la démocratie alimentaire. 
La seconde partie présente les principales caractéristiques des supermarchés coopératifs : situation géographique, nombre de coopérateur·rices, nombre et type de produits vendus, règles de fonctionnement, etc. Il apparait ainsi que l’étiquette « supermarché coopératif et participatif » rassemble une diversité d’initiatives, qui diffèrent sur de nombreux points. 
Enfin, la troisième partie décrit et analyse les pratiques des supermarchés coopératifs et participatifs qui contribuent à démocratiser l’accès à une alimentation saine et durable, les difficultés rencontrées par ces initiatives et les réflexions et expérimentations en cours pour y faire face. 

Eau

Politique Société

Territoires

Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau

LIRE LA NOTE

Notes ouvertes au débat collaboratif - N°55 - Publié le 23 juin 2025

Synthèse

Alors que les tensions autour de la préservation et des usages de l'eau se multiplient, le partage de cette ressource limitée est plus que jamais un problème politique et démocratique. « Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau », la nouvelle note de La Fabrique Écologique, propose de réformer la gouvernance de l’eau en France pour y intégrer davantage la nature, la science et l'ensemble des usagers. Elle détaille trois propositions concrètes, pour gouverner l'eau comme un bien commun, renforcer la place sous-estimée de l’« eau verte » et garantir la participation des usagers et des élus aux décisions de partage de l'eau.

Politique Société

Territoires

Jacques Archimbaud : l’importance du débat public et de la Commission qui l’organise

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Article publié - N°4 - Publié le 19 juin 2025

Synthèse

Alors que la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) se retrouve menacée sous couvert de « simplification », Jacques Archimbaud réaffirme l'importance du débat public et de cette commission qui l'organise. Dans ce témoignage, l'ancien Vice-Président de la commission recuse les différentes critiques avancées contre elle, et rappelle les missions fondamentales du débat public : informer les parties prenantes, rééquilibrer les rapports de force, renforcer la capacité démocratique des territoires, faire entendre les voix et les savoirs profanes, encadrer les conflits. Cette instance est d’autant plus précieuse qu’elle permet de confronter des intérêts contradictoires, de « faire parler » et « faire s’entendre » des groupes qui s'ignorent trop souvent autrement. L'auteur souligne l'importance de la préserver et propose d'aller plus loin, pour repolitiser les grands enjeux de la transition écologique, et élargir le domaine de la participation. La CNDP, un pilier de la démocratie dont nous avons plus que jamais besoin : témoignage.