Agriculture
Consommation
International
Territoires
Les villes peuvent-elles agir contre la déforestation tropicale ?
Publié le 3 juillet 2023
Accueil > Publications > Les villes peuvent-elles agir contre la déforestation tropicale ?
Article de l’Oeil - N°48
“Forest Footprint for Cities” est un article publié le 17 janvier 2023 par le World Resources Institute et écrit par M. Phillips et al. L’intérêt de l’article est qu’il fait le lien entre les habitudes de consommation dans les villes et l’impact de ces consommations sur la déforestation tropicale et les émissions de CO2 conséquentes, en développant un outil de calcul utilisable par les décideurs publics et la société civile.
De cet article, La Fabrique Ecologique retient trois points essentiels :
#1 L’enjeu de la réhabilitation des forêts tropicales dans la lutte contre le dérèglement climatique n’est pas négligeable, la déforestation étant à elle seule responsable de 8 à 11 % des émissions annuelles globales de gaz à effet de serre. Les forêts absorbant le CO2, la déforestation libère ces stocks dans l’atmosphère et empêche que de plus grandes quantités soient séquestrées. Les auteurs rappellent que le défrichement des forêts tropicales est majoritairement dû à la production de soja, d’huile de palme, de fibre de bois et à l’élevage du bœuf.
#2 Les villes ont un impact conséquent sur la déforestation. La population urbaine mondiale ne cesse de progresser, ainsi que les besoins de consommation de biens issus de la déforestation (par l’utilisation des terres défrichées pour l’agriculture et l’élevage, et l’exploitation de bois issu des arbres abattus). L’outil développé dans le cadre du programme Cities4Forests, qui réunit 45 villes réparties dans le monde entier afin d’encourager le développement d’une expertise autour des forêts, permet aux villes d’identifier les effets de leur consommation sur la déforestation et ainsi de développer des politiques publiques adaptées. À partir des données sur les consommations annuelles par habitant de produits issus de la déforestation (soja, huile de palme, bœuf, fibre de bois, cacao, café, caoutchouc, sucre, pétrole, gaz etc.), le nombre d’habitants, et le nombre d’hectares déforestés pour la production de ces produits, les villes découvrent l’impact de leur consommation sur les forêts tropicales et les émissions de carbone conséquentes.
#3 L’outil estime l’impact des villes sur la déforestation tropicale de trois manières :
(1) Une estimation de la déforestation globale par individu, en supposant une consommation et un impact identique parmi toute la population mondiale.
(2) Une estimation à partir des quantités de produits consommées dans une ville et de l’impact sur la déforestation de la production de ces produits, quelle que soit leur provenance.
(3) Une estimation par le commerce international, en prenant en compte l’origine des produits consommés (par exemple du Brésil).
Ces trois méthodes de calcul permettent aux décideurs publics d’identifier l’impact direct et indirect de telle ou telle ville sur la déforestation et les émissions de CO2 et ainsi de déterminer les efforts les plus pertinents pour réduire, à l’échelle des villes, les émissions liées à la déforestation.
Perspectives en France
Depuis 2018, la France combat la déforestation liée aux produits qu’elle importe par la mise en place de la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), qui vise à mettre fin à l‘importation des produits concernés. Pionnière par cette initiative, la France pilote un projet similaire depuis 2022 à l’échelle de l’Union européenne. Bien qu’ambitieux, ce projet ne s’attaque qu’à la déforestation visible, due au commerce international, et demeure centralisé.
L’avis de Pauline Bureau, Vice-présidente de LFE
Souvent éclipsée par l’objectif de transition énergétique, la lutte contre la déforestation constitue une stratégie de poids pour réduire les émissions de CO2, et ce d’autant plus si elle peut être appropriée par les collectivités territoriales.
L’article est disponible ici
Biodiversité
Climat
International
Yann Wehrling : « La diplomatie environnementale doit se réveiller »
Article publié - N°3 - Publié le 1 avril 2025
Synthèse
Yann Wehrling, ancien ambassadeur de France à l’environnement (2018-2021), et actuel vice-président de la région Ile-de-France chargé de l’environnement, dresse un portrait vacillant de la diplomatie environnementale, incapable pour l'heure d’opérer certains virages qu’il estime nécessaires. Entre fragmentation des institutions onusiennes et agitation désordonnée des acteurs internationaux, l’urgence impose de repenser la gouvernance et les priorités. Les COPs, censées structurer l’action climatique, peinent à dépasser les blocages, tandis que le multilatéralisme vacille sous la pression des États-Unis, de la Russie et de la Chine. Pour l'auteur, l’écologie doit sortir d’une vision climato-centrée qui relègue la biodiversité, les pollutions et les inégalités sociales au second plan. Il plaide pour une refonte des cadres d’action et pour l’organisation d’un nouveau Sommet de la Terre en 2032, 50 ans après celui de Rio, afin de redonner à la coopération internationale une ambition à la hauteur des défis : témoignage.
Biodiversité
Eau
Territoires
L’eau n’est-elle qu’une ressource ? Ou comment protéger l’eau par le droit
Article de l’Oeil - N°58 - Publié le 20 mars 2025
Synthèse