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Les obligations vertes en Suède et en Norvège : quels facteurs de réussite ?

Publié le 6 décembre 2021

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Article de l’Oeil - N°40

“Green bonds in Sweden and Norway: What are the success factors?” est un article paru le 15 Novembre 2021 dans la revue Journal of Cleaner Production et écrit par Asbjørn Torvanger, Aaron Maltais et Iulia Marginean. En s’appuyant sur les exemples suédois et norvégien entre 2013 et 2019, cet article évalue les facteurs de succès pour le développement des obligations vertes et montre comment celles-ci peuvent aider à mobiliser des ressources afin d’augmenter les investissements durables.
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#1 Les obligations vertes visent à diriger la finance vers des investissements durables et ainsi augmenter les capitaux disponibles pour financer la transition écologique. Les entreprises, entités publiques, ou Etats émettent des obligations pour emprunter de l’argent sur les marchés de capitaux afin de financer leurs investissements, actifs ou opérations. La spécificité des obligations vertes est la clause « d’utilisation du produits » qui indique l’usage que l’entité émettrice va faire de l’obligation. Il existe donc un standard recensant ce qui peut correspondre à des obligations vertes (“Green Bond Principles”). La liste comprend notamment les activités qui relèvent de la production d’énergies renouvelables, de la réduction de la pollution ou encore de l’adaptation aux dérèglements climatiques. Les obligations vertes ont ainsi pour avantage de permettre un meilleur accès au capital, une plus grande stabilité liée à une base diversifiée d’acteurs, et une meilleure gouvernance de la stratégie environnementale.
#2 La réussite du développement du marché des obligations vertes suédois comparé au marché norvégien s’explique par plusieurs facteurs intrinsèques. Parmi ceux-ci on peut noter des facteurs institutionnels comme le contexte politique suédois, favorable aux politiques de soutenabilité ou bien la structure économique du pays. La culture d’entreprise et la présence d’institutions enclines à l’écologie ainsi qu’un secteur d’entreprise diversifié ont également favorisé le développement du marché suédois d’obligations vertes. Enfin, le volume du marché obligataire dans le pays, additionné à la part du marché éligible aux émissions vertes a été un facteur clé de l’adoption rapide des obligations vertes en Suède.
#3 L’article identifie cinq facteurs des marchés norvégien et suédois des obligations vertes qui pourraient être transférés à d’autres marchés nationaux et ainsi permettre leur développement :
1) Leadership gouvernemental : l’Etat doit s’engager explicitement en faveur de la soutenabilité des marchés financiers. L’intérêt est d’envoyer des signaux clairs aux acteurs financiers afin qu’ils puissent fonder leurs opérations sur une décision politique fiable ;
2) Leadership des institutions financières : les principales institutions financières nationales doivent se positionner clairement en faveur des obligations vertes, de façon à montrer l’exemple et inciter les plus petits acteurs à participer au marché ;
3) Communication : l’intérêt des obligations vertes dans la transition écologique doit être mis en avant et expliqué, notamment par les médias ;
4) Collaboration : investisseurs et émetteurs doivent s’accorder sur les bénéfices mutuels des obligations vertes afin de générer un dialogue favorable aux investissements durables ;
5) Transparence : les acteurs du marché doivent rendre public leurs activités en matière d’obligations vertes, de façon à accroître la crédibilité de cet instrument financier.

 

L’avis de Pauline bureau, vice-présidente de LFE
« Le succès des obligations vertes, outils importants pour financer la transition écologique, ne dépend pas du hasard. Il est fonction de la capacité de l’Etat et des acteurs financiers à mener une politique intentionnelle pour les promouvoir. »
 
L’article est disponible ici.

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