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La mariculture durable au service de la sécurité alimentaire

Publié le 1 juin 2022

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Article de l’Oeil - N°43

« Expanding ocean food production under climate change » est un article publié le 27 avril 2022 dans la revue Nature et écrit par Christopher M. Free, et al. L’océan et les ressources halieutiques seront fortement impactés par le changement climatique. Pour nourrir une population qui augmente et consomme toujours davantage de protéines animales, la mariculture (ou aquaculture marine) durable permettrait de répondre à la demande là où les quantités de poisson disponibles à la pêche promettent d’être insuffisantes à l’avenir.
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#1 Face aux scénarii climatiques futurs, les mesures d’adaptation de la pêche s’avèreront insuffisantes si l’on veut maintenir l’approvisionnement actuel per capita en produits de la mer. Bien qu’elle aussi mise au défi par les prévisions climatiques, la mariculture, qui est l’aquaculture en mer, offre de bonnes perspectives de croissance. Le taux de conversion des intrants («fish in, fish out», le ratio entre poisson sauvage consommé et poisson d’élevage produit) y ayant été grandement amélioré, elle est pérenne lorsqu’elle allie planification et gouvernance efficaces. L’aquaculture peut être opérée à terre, mais elle entre alors en concurrence pour l’espace avec la production agricole, l’élevage et enfin l’expansion urbaine toujours en cours. En outre, les effets du changement climatique se feront fortement sentir sur la production alimentaire continentale.
#2 À l’échelle globale, les projections sont très inégales entre zones géographiques. Le changement climatique impactera différemment les océans polaires ou tropicaux par exemple. Du fait de perspectives démographiques très différentes entre régions, la pêche ne subira pas la même pression de la demande. Une meilleure gestion ne suffira pas à sauvegarder les niveaux de production, en particulier dans les pays tropicaux à faible revenu. Les échanges internationaux pourront être un recours mais le plus important reste le développement d’une mariculture durable, qui a l’avantage de n’occuper qu’un faible pourcentage de zone économique exclusive (ZEE). Cela peut être encore optimisé par la pratique dite multi-trophique intégrée, qui associe plusieurs organismes aquatiques pour recréer un système de service inter-espèces et économise l’espace.
# 3 La mariculture concerne les mollusques bivalves (moules, huîtres, etc.) et les poissons à nageoires. Cette seconde catégorie, moins impactée que la première par l’acidification des mers, offre un potentiel de croissance stable parmi tous les scénarii climatiques si elle est pratiquée de manière raisonnée, ou selon une planification compréhensive des écosystèmes locaux, l’optimisation des espèces élevées, l’élevage sélectif et les innovations dans la nourriture. Réduire la part de poisson de mer et augmenter celle d’aliments plus nutritifs et durables d’origine continentale (insectes, algues, etc.) préserve la ressource et tire parti d’un taux de conversion de la nourriture bien meilleur que celui du bétail. Ces mesures adaptatives de la mariculture permettraient de la rendre plus résiliente face au changement climatique, moins impactante sur l’environnement et capable de nourrir durablement les populations.
La mariculture en France 
En France, le tableau est plutôt terne pour une activité à l’image socialement peu favorable et souffrant d’un déficit d’attractivité. S’ajoutent à cela des difficultés d’installations dues aux conflits d’usages et à l’obtention ardue d’autorisation, et une défaveur réglementaire et politique pour la mariculture de poissons à nageoires (pisciculture marine). Le pays est le deuxième producteur conchylicole européen (coquillages), secteur qui subit régulièrement des pertes du fait d’aléas climatiques (et autres causes), mais qui compte tout de même pour une large majorité de la mariculture nationale. La pisciculture marine (bar, daurade, etc.) reste aussi limitée par rapport à l’aquaculture terrestre (truite, caviar etc.) même si c’est une filière de qualité, tournée vers l’export et enregistrant de bonnes performances environnementales.

 

L’avis de Pauline Bureau, vice-présidente de LFE

« Prometteuse, la mariculture nous met au défi d’allier mesures de gouvernance, connaissances fines de nos
écosystèmes maritimes locaux et enfin compréhension des risques climatiques sur ces écosystèmes. »

L’article est disponible ici. 

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Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau

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Notes ouvertes au débat collaboratif - N°55 - Publié le 23 juin 2025

Synthèse

Alors que les tensions autour de la préservation et des usages de l'eau se multiplient, le partage de cette ressource limitée est plus que jamais un problème politique et démocratique. « Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau », la nouvelle note de La Fabrique Écologique, propose de réformer la gouvernance de l’eau en France pour y intégrer davantage la nature, la science et l'ensemble des usagers. Elle détaille trois propositions concrètes, pour gouverner l'eau comme un bien commun, renforcer la place sous-estimée de l’« eau verte » et garantir la participation des usagers et des élus aux décisions de partage de l'eau.

Politique Société

Territoires

Jacques Archimbaud : l’importance du débat public et de la Commission qui l’organise

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Article publié - N°4 - Publié le 19 juin 2025

Synthèse

Alors que la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) se retrouve menacée sous couvert de « simplification », Jacques Archimbaud réaffirme l'importance du débat public et de cette commission qui l'organise. Dans ce témoignage, l'ancien Vice-Président de la commission recuse les différentes critiques avancées contre elle, et rappelle les missions fondamentales du débat public : informer les parties prenantes, rééquilibrer les rapports de force, renforcer la capacité démocratique des territoires, faire entendre les voix et les savoirs profanes, encadrer les conflits. Cette instance est d’autant plus précieuse qu’elle permet de confronter des intérêts contradictoires, de « faire parler » et « faire s’entendre » des groupes qui s'ignorent trop souvent autrement. L'auteur souligne l'importance de la préserver et propose d'aller plus loin, pour repolitiser les grands enjeux de la transition écologique, et élargir le domaine de la participation. La CNDP, un pilier de la démocratie dont nous avons plus que jamais besoin : témoignage.