Remise du Prix du Roman d’Écologie 2022 à la BnF

Chaque année depuis 2018, le Prix du roman d’écologie, créé par Lucile Schmid, récompense un ouvrage issu d’une pré-sélection de six romans choisis pour leurs qualités littéraires et leur engagement. Dix étudiants issus de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy et de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles ont rejoint le Jury pour élire un lauréat.

2021 aura été une année fertile pour le roman d’écologie. Face à un tel cru, le comité de sélection du Prix s’est réuni début janvier pour choisir six finalistes qui, tout en alertant sur la crise environnementale, interrogent de manière sensible notre rapport au monde.

Depuis sa création, le Prix a récompensé successivement Emmanuelle Pagano pour Saufs riverains (POL 2017), Serge Joncour pour Chien-Loup (Flammarion 2018), Vincent Villeminot pour Nous sommes l’étincelle (Pocket jeunesse 2019) et Lucie Rico pour Le Chant du poulet sous vide (POL 2020).

Au cours d’une cérémonie placée sous le signe des multiples langages de l’écologie, Antoine Desjardins s’est vu remettre le Prix du Roman d’Écologie 2022 pour son ouvrage intitulé Indice des Feux.  

L’événement a débuté par une table ronde réunissant Jérémy Bernard et Guillaume Desjardins, auteurs-réalisateurs de la série L’Effondrement, Irène Langlet, professeure de littérature à l’université Gustave Eiffel et Marc-André Selosse, professeur de biologie au Muséum national d’Histoire naturelle, à l’université de Gdansk (Pologne) et Kunming (Chine). Au vu de l’urgence environnementale qui nous menace, les intervenant.e.s ont discuté des langages de l’écologie à adopter pour éveiller les consciences, mais également du ton à utiliser pour interpeller la société. Entre fictions sentimentales recourant au registre de l’amour et récits catastrophiques au ton plus martial, les intervenant.e.s ont insisté sur l’importance que peut jouer un discours écologique engagé dans nos divertissements. 

Anne Simon, directrice de recherche au CNRS et Lucile Schmid, présidente du Prix du Roman d’Écologie ont ensuite conversé au sujet du vivant et de l’animalité en littérature, un domaine de recherche nommé « zoopoétique ». Abordant les thématiques du rapport entre les humains et les non-humains au cœur d’œuvres classiques d’auteur.ice.s tel.le.s que Svetlana Alexievitch, Jean Giono, Marcel Proust ou encore Jacques Lacarrière, mais aussi de philosophe comme Jacques Derrida, les deux intervenantes se sont évertuées à démontrer les liens intimes qui existent entre écologie et zoopolitique. Une reconnexion au vivant semble essentielle pour explorer les domaines du possible et tisser des harmonies entre les composantes de la nature.  

Géraud Guibert est également intervenu au nom de La Fabrique Ecologique – amie du Prix du Roman d’écologie – pour revenir sur leur complémentarité et sur l’importance d’écrire des récits communs.

Enfin, les six romans en lice pour le Prix du Roman d’Écologie 2022 ont été présentés par des étudiant.e.s et membres du jury qui ont lu des extraits de chacune de ces œuvres. Puis, les auteur.ice.s présent.e.s ont également lu un passage d’un ouvrage qui les a inspiré.e.s dans leur travail de rédaction. Peu avant 20 heures, Antoine Desjardins s’est vu décerner le Prix du Roman d’Ecologie 2022 pour son premier roman intitulé Indice des Feux. Lucile Schmid a toutefois tenu à saluer la richesse et les qualités de l’ensemble des romans composant la sélection 2022. 

Les six romanciers.ères en lice

• Thomas B. Reverdy – Climax, aux éditions Flammarion

• Antoine Desjardins – Indice des feux, aux éditions La Peuplade

• Éric Fottorino – Mohican, aux éditions Gallimard

• Céline Minard – Plasmas, aux éditions Rivages

• Corinne Royer – Pleine Terre, aux éditions Actes Sud

• Douna Loup – Les printemps sauvages, aux éditions Zoé

Le Jury  

Le jury, côté professionnels, est présidé par Alexis Jenni, écrivain, et constitué de :
Rémi Baille, journaliste à France Culture,
Jean-Marie Compte, directeur du département Littérature et art de la Bibliothèque nationale de France,
Pauline Frileux, ethnobotaniste, maître de conférences à l’École nationale supérieure de paysage de Versailles,
Dalibor Frioux, écrivain,
Cécile Gavriloff, écrivaine,
Camille Guichard, scénariste et écrivain,
Élizabeth Guillon, directrice animation et coordination transition écologique au Groupe La Poste,
Antoine Hardy, doctorant en sciences politiques,
Laurent Quintreau, écrivain,
Laure Limongi, éditrice et écrivaine,
Rémi Noyon, journaliste à l’Obs,
Lucile Schmid, vice-présidente de la Fabrique écologique et présidente du Prix du roman d’écologie,
et Pierre Schoentjes, professeur de littérature française à l’université de Gand.