14

septembre

2021

Les controverses écologiques

Évènement passé

Les Controverses Écologiques : Quels enjeux écologiques pour les prochaines élections présidentielles ?

Les intervenants

Dalibor Frioux

Écrivain, philosophe, consultant en communication institutionnelle, co-fondateur du Prix du Roman de l'Écologie

Jean Daniel Levy

Directeur du département Politique et Opinion de l'Institut Harris Interactive

Sylvie Ollitrault

Directrice de la recherche à l'École des hautes études en santé publique, directrice de recherche au CNRS

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Ecologique

Mathilde Boitias

Directrice de La Fabrique Ecologique

Voir la vidéo Écouter le podcast
Le 14 septembre 2021, en partenariat avec Sorbonne Développement Durable, se déroulait la huitième édition des Controverses Écologiques. Le débat « Quels enjeux écologiques pour les prochaines élections présidentielles ? » a été animé par Mathilde Boitias, directrice de La Fabrique Ecologique. Quatre intervenants ont participé à cette Controverse : Dalibor Frioux, écrivain, consultant en communication institutionnelle, co-fondateur du Prix du Roman de l’Écologie ; Jean Daniel Levy, directeur du département Politique et Opinion de l’Institut Harris Interactive ; Sylvie Ollitrault, directrice de la recherche à l’École des hautes études en santé publique, directrice de recherche au CNRS et Géraud Guibert, président de La Fabrique Écologique. 
En introduction, il a été rappelé l’inquiétude croissante des français face au dérèglement climatique et, in extenso, l’intérêt montant de ces derniers pour les questions écologiques. Pour autant, face à ce constat, il a été question du décalage dans les imaginaires entre ce qui est et ce que devrait être la transition écologique. Le débat s’est ensuite organisé autour de quatre questions : quels sont les leviers d’actions pour que le débat écologique s’étende, se diversifie et prenne de l’ampleur ? Quels sont les enjeux de la co-construction citoyenne ? Y a-t-il une hiérarchie des sujets écologiques ? Quelles relations entre économie et écologie ?  
Sur les leviers d’actions nécessaires et disponibles à la lutte pour une nouvelle considération des enjeux écologiques dans le débat public, les intervenants ont tous souligné l’importance des mouvements sociaux avec une idée forte : la mobilisation sociale précède et amène le politique à intégrer, sur le modèle de l’offre et de la demande, les revendications émises. Cependant, un clivage sur les moyens d’enclencher un tel mouvement a émergé : si certains soulignent que la peur est un moteur pour se mettre en mouvement, d’autres craignent un effet paralysant et évoquent l’importance d’établir un futur désirable, force de mobilisation. Sur cette question, l’un des intervenants a souligné la place des émotions dans le débat écologique. 
Dans ce cadre-là, les enjeux de la co-construction et de la Convention Citoyenne pour le Climat ont également été abordés. Les intervenants ont souligné l’existence d’une fracture entre la population et ses élites, perçue par certains intervenants comme un obstacle à la mobilisation des masses. Ce à quoi s’est opposé un autre intervenant pour qui la colère, générée par le manque de considération de la parole citoyenne par les autorités politiques dans le cadre de concertations, peut être identifiée comme une dynamique sociale. La colère peut être un motif de mobilisation come ce fut le cas à Notre-Dame-des-Landes.  Par ailleurs, un autre obstacle à la co-construction a été évoqué lors du débat : la fracture entre les élites centrales et les collectivités territoriales. Dans le cadre de la transition écologique, les solutions doivent être adaptées et adaptables à chaque territoire car les problématiques ne sont pas les mêmes d’un espace à l’autre, il est important, selon l’intervenant, de penser davantage le local.  
Sur la question de la hiérarchie des sujets écologiques, une attention particulière a été donnée au manque de visibilité de la biodiversité dans l’espace public. Un parent pauvre qui est le révélateur d’une conception de la crise climatique selon laquelle la diminution des gaz à effets de serre est le principal enjeu de la lutte. Face à cela, la nécessité de faire évoluer l’imaginaire des français sur les questions climatiques et écologiques a été à nouveau soulevée, avec l’importance de la notion du vivant, et de l’écologie comme un tout.   
Les relations entre économie et écologie ont également été abordées. Pour l’un des intervenants, le système capitaliste n’est pas adapté à la transition écologique, pour autant, il n’existe pas encore d’alternatives durables à l’économie de marché soulignant la nécessité de créer une nouvelle économie : une économie écologique. Enfin, il a été souligné la nécessité de faire le lien entre transition écologique et question sociale, avec des politiques d’accompagnement de la transition.