21

janvier

2021

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Évènement passé

Assises Européennes de la Transition Énergétique – Atelier : Pour une meilleure résilience écologique de nos territoires après la Covid-19

Les intervenants

Géraud Guibert

Président de La Fabrique Écologique

Laura Jouvet

Cadre territorial en département, animatrice d’un groupe de travail du réseau « une fonction publique pour la transition »

Site et programme des assises
Le jeudi 21 janvier, dans le cadre des Assises Européennes de la Transition Énergétique, La Fabrique Écologique organisait un Atelier intitulé « Pour une meilleure résilience écologique de nos territoires après la Covid-19 », animé par Géraud Guibert et Laura Jouvert.
Dans son exposé introductif, Géraud Guibert a rappelé que la résilience, cette capacité à vivre et se développer tout en faisant face à l’adversité, est une notion devenant essentielle face aux crises. L’adaptation au changement climatique nécessite de son côté de penser la résilience de manière structurelle, ne serait-ce qu’au regard des catastrophes naturelles à venir. Les deux notions se complètent, même si elles ne se recoupent pas totalement.
Il y a une sous-estimation très forte de l’appréhension des risques et les conséquences des crises ont tendance à être très vite oubliées, surtout lorsqu’elles impliquent des contraintes. Il est nécessaire que soient développés des outils permettant de cartographier les risques sur le long-terme. Ces travaux doivent suivre une approche scientifique et s’accompagner d’indicateurs physiques chiffrés. Par ailleurs, La Fabrique Ecologique a proposé que les opérateurs de la vie économique (État, collectivités locales, entreprises) mettent en œuvre des stress tests, c’est à dire des simulations de catastrophes naturelles en fonction de principaux risques présents sur leur territoire. Ces exercices doivent permettre de se préparer et de limiter l’ampleur des dégâts.
Pour avancer sur la résilience et l’adaptation, les enjeux de gouvernance sont essentiels : il faut veiller à associer les citoyens aux prises de décisions le plus souvent possible, y compris aux plus difficiles. Une bonne adaptation et une bonne résilience posent la question des comportements individuels et collectifs.
Dans son exposé introductif, Laura Jouvert, animatrice d’un groupe de travail du réseau « une fonction publique pour la transition », a de son côté présenté les travaux effectués dans ce cadre, en particulier sur l’action des collectivités locales en matière de changement climatique.
Dans un tour de table, les participants à l’Atelier ont apporté leur contribution, en évoquant plusieurs problèmes concrets. Le décalage entre les décisions prises au niveau national, voire européen, et la situation sur les territoires a notamment été évoquée. Les difficultés que rencontrent les territoires miniers de certains pays étrangers qui reposent presque exclusivement sur l’exploitation du charbon face à la stratégie bas-carbone européenne constituent un exemple de la nécessaire conjugaison entre adaptation au changement climatique et résilience. Les enjeux de partenariats entre collectivités, citoyens et acteurs économiques ou le lien entre densité de population et réseau de transports ont également été débattus.
Les enjeux économiques ont aussi été soulevés. Sur le long terme, l’écologie est un élément positif pour l’économie, mais à court terme, les problèmes incontestables de reconversion ne peuvent être traités à la légère. Il s’agit donc de raisonner dans le temps et d’admettre que les reconversions sont parfois longues à mettre en place. L’économie écologique est aussi une transformation du système économique, d’une économie de flux vers une économie circulaire. Nous ne sommes qu’au début de cette transformation majeure mais il faut veiller à aller de plus en plus vers l’éco-conception, la proximité et la réutilisation.
Enfin, la sobriété est un élément essentiel de la transition. Pour que celle-ci soit acceptée, il faut que le système de valeurs se modifie et que soient davantage valorisés les comportements exemplaires. Cependant, il faudra veiller à ne pas normer les comportements ou stigmatiser les écarts, sans quoi la sobriété sera rejetée.