04

novembre

2020

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

#43ème Atelier Co-Ecologique : Développer les métiers de l’artisanat local et écologique : Comment mieux répondre aux attentes sociétales et de reconversion

Les intervenants

Arnaud Trollé

Président du groupe de travail

Mélanie Paulau

Associée et gérante de la maison R&M après une reconversion professionnelle

Yuna Chiffoleau

Grand Témoin, Directrice de recherche en sociologie à l'INRAE

Jean-Laurent Cassely

Grand témoin, Journaliste et essayiste

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Lors de ce 43ème Atelier Co-Ecologique, 100 personnes étaient présentes en visioconférence pour débattre de la note « Développer les métiers de l’artisanat local et écologique ». Celle-ci était présentée par le président du groupe de travail Arnaud Trollé, créateur de l’organisme de formation Savoir-Faire et Découverte. L’évènement a été animé par Géraud Guibert, président de la Fabrique Ecologique. Les Grands témoins étaient Yuna Chiffoleau, directrice de recherche en économie et sociologie à l’INRAE, Jean-Laurent Cassely, journaliste et essayiste et Mélanie Paulau, associée et gérante de la maison R&M après une reconversion professionnelle.
Géraud Guibert a introduit l’Atelier en rappelant que la transition vers un modèle de société plus durable supposait le développement des métiers à forte composante écologique, d’où l’importance de ces reconversions professionnelles vers un néo-artisanat local et écologique.
Arnaud Trollé a présenté Savoir Faire et Découverte, qui accompagne des citoyens souhaitant se reconvertir dans des métiers manuels et écologiques. Ces derniers sont de plus en plus nombreux, ce qui s’inscrit dans une quête de sens, les reconversions procurent davantage de plaisir de vivre et de travailler. Le spectre de ce néo-artisanat est varié : il va du fabricant de fromage artisanal achetant son lait aux agriculteurs voisins et vendant en circuit court au vendeur de cosmétiques utilisant des plantes qu’il produit lui-même. Ces « reconvertis » contribuent à faire évoluer la société, en s’affranchissant de l’industrie de masse et de la grande distribution. Arnaud Trollé a expliqué que si la plupart de ces métiers sont peu gourmands en énergies fossiles, ils rencontrent parfois des obstacles comme le transport, qui a un impact négatif sur le bilan écologique. Il a ensuite souligné les problèmes de rémunération que certains néo-artisans peuvent rencontrer suite à leur reconversion. Pour cette raison, il est selon lui nécessaire de mieux accompagner les porteurs de projets, notamment au niveau local.
Mélanie Paulau a ensuite partagé son expérience : ancienne agent immobilier, elle a tout d’abord rejoint une PME spécialisée dans la vente de maisons à basse consommation, avant de radicalement changer de vie en devenant chocolatière. Puis, Yuna Chiffoleau est revenue sur plusieurs points de la Note. Après avoir affirmé que ces reconversions permettaient de développer une économie plus écologique, plus juste et plus solidaire, elle a insisté sur l’importance de ne pas les décrédibiliser en ne montrant que leurs aspects vertueux. En effet, certaines activités ont encore des faiblesses du point de vue de la durabilité. La chercheuse a ensuite posé la question du statut de ces métiers et a également soulevé le problème des revenus très hétérogènes qui ne permettent pas toujours aux reconvertis de vivre décemment. Enfin, Yuna Chiffoleau a invité à repenser les formes collectives, car d’autres formes que les coopératives existent. Jean-Laurent Cassely s’est quant à lui attardé sur le cas des cadres supérieurs en reconversion, et à l’intensification du phénomène d’exode rural chez les personnes diplômées.
Plusieurs interventions du public ont permis de nourrir le débat. Il a été question de la mutualisation des ateliers pour rendre l’accès à des locaux plus abordable. La notion de revenu d’amorçage, et d’aides des collectivités pour aider les porteurs de projets à se lancer a également été discutée.
Les propositions de la Note ont été présentée dans la seconde partie de l’atelier. Dans un premier temps, Arnaud Trollé a affirmé la nécessité de développer la recherche d‘éléments chiffrés sur ces reconversions, afin d’identifier les points de blocage. Il a ensuite expliqué le projet « Les gestes partagés » consistant organiser des rencontres entre citoyens et néo-artisans engagés et à diffuser des guides et témoignages destinés aux porteurs de projets. Enfin, la dernière proposition réside en la création d’un néo-compagnonnage au service de ces nouveaux artisans. Celle-ci prendrait la forme d’un réseau de professionnels engagés permettant un partage d’expérience (conseil, formation, immersion).
Cet Atelier Co-Ecologique, dont vous pouvez retrouver la retransmission sur Facebook, sur notre chaîne Youtube ou sur notre chaîne de podcast, aura donc ouvert un espace de débat très intéressant grâce aux interventions enrichissantes des multiples intervenants. Il ouvre ainsi avec succès cette phase de co-construction pendant laquelle chacun peut amender et ajouter des propositions à la Note.