18

mai

2020

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

#39ème Atelier Co-Écologique : L’adaptation au changement climatique sur le littoral

Les intervenants

Jill Madelenat

Présidente du groupe de travail et Chargée d'études à La Fabrique Écologique

Nicolas Rocle

Chercheur en sociologie à INRAE, responsable du pôle "Territoires littoraux et fluvio-estuariens"

Stéphane Buchou

Grand témoin, député LREM de Vendée

Elodie Martinie-Cousty

Grand témoin, pilote du réseau Océan, mer et littoral chez France Nature Environnement, présidente du groupe Environnement et Nature au CESE

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Lors du 39ème Atelier Co-Ecologique, une soixantaine de personnes étaient présentes en visioconférence pour débattre autour de la note « l’adaptation au changement climatique sur le littoral » présentée par Jill Madelenat et Nicolas Rocle, co-auteurs. L’événement a été animé par Géraud Guibert, Président de la Fabrique Ecologique. Stéphane Buchou, député LREM en Vendée, auteur du rapport « Quel littoral pour demain ? » et Elodie Martinie-Cousty, pilote du réseau Océan, mer et littoral chez France Nature Environnement, présidente du groupe Environnement et Nature au CESE étaient grands témoins.

 

La première partie de l’Atelier était consacrée à la présentation de la Note et des enjeux liés à la gestion du littoral, fragilisés par un double phénomène de pression anthropologique et de changement climatique. Les auteurs ont énoncé quatre principes essentiels qui doivent guider la gestion des littoraux et rendre l’espace national plus résilient. La Note évoque donc la préservation des écosystèmes, la prise en compte des inégalités, les spécificités des territoires ultramarins et la gestion adaptative.
Les Grands témoins ont ensuite pris la parole. Stéphane Buchou a rappelé l’important des problématiques liées à l’adaptation au changement climatique sur le littoral et a félicité les auteurs pour les contributions qu’apporte la Note au débat. Selon lui, les éléments d’action sont déjà connus et les collectivités territoriales n’ont pas attendu l’Etat pour agir. Néanmoins, la vraie question est de savoir quand est-ce que l’Etat investira réellement cette question du littoral comme enjeu de résilience ?
Elodie Martinie-Cousty, deuxième Grand témoin de l’Atelier a également remercié les auteurs de la Note pour leur travail de réflexion et pour leurs propositions concrètes sur la méthode d’action. Selon elle, nous vivons dans une société où nous n’avons aucune culture du risque. La situation sanitaire actuelle est d’ailleurs là pour nous le rappeler. Les politiques court-termistes ne permettent pas d’établir les responsabilités de chacun ni de prendre en compte le droit fondamental de vivre dans un pays où l’on concilie les enjeux écologiques, économiques et sociaux. Pour Elodie Martinie-Cousty ce n’est qu’à travers plus de solidarité que nous pourrons faire face au risque.
La parole a ensuite été donnée aux participants pour une première session de questions. Ces-derniers sont revenus plusieurs fois sur le concept de gestion adaptative et ont demandé quelques détails pour une clarification sémantique de ce concept. Selon Nicolas Rocle, l’idée de la gestion adaptative n’est pas de réagir au coup par coup mais d’intégrer une démarche de long terme. Elodie Martinie-Cousty a quant à elle, critiqué le terme « adaptatif » car il ne considère pas toujours à la fois l’homme et la biodiversité en même temps. Stéphane Buchou a ensuite répondu à une question qui lui a été posée sur l’acceptabilité sociale des politiques littorales. Pour lui, elle est un problème majeur car la pression de l’homme est réelle et ne cesse de grandir.
Dans la seconde partie de l’Atelier, Jill Madelenat et Nicolas Rocle ont présenté les recommandations de la Note pour une meilleure gestion du littoral en France. La première consiste à développer de nouveaux partenariats entre l’Etat et les collectivités territoriales qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour agir ni de vision stratégique à long terme. Il s’agit de construire des chartes collectives pour mettre en place des politiques d’aménagement à long terme et restaurer le contrat de confiance entre l’Etat et les collectivités. La deuxième proposition vise à développer l’expérimentation tout en garantissant des gardes fous pour s’assurer du respect des objectifs souhaités. Enfin, la troisième proposition a permis de revenir sur la question essentielle du financement sur le court et long terme des politiques littorales.
Ces propositions ont ensuite été longuement discutées par les participants qui sont revenus sur de nombreux points comme la non-considération de l’érosion dans les risques littoraux. Stéphane Buchou a alors défendu son rapport en rappelant que l’érosion n’avait pas été considérée comme un risque pour des raisons économiques. Une autre remarque a évoqué la nécessaire « désectorialisation » des politiques de gestion du littoral pour favoriser des politiques cohérentes et systémiques…
Cet Atelier Co Ecologique, dont vous pouvez retrouver la retransmission sur Facebook ou sur notre chaîne de Podcast, aura donc permis une mise au débat très intéressante grâce aux interventions enrichissantes du public et des invités. Il ouvre ainsi avec succès cette phase de co-construction pendant laquelle chacun peut amender et ajouter des propositions à la note !