21

juin

2019

Les ateliers co-écologiques

Évènement passé

#34bis Atelier Co-Ecologique : Quel rôle pour la forêt dans la transition écologique en France, à Marseille

Les intervenants

Hervé le Bouler et Charles Dereix

Co-auteurs de la note

Christian Delavet

Maire de Saint Antonin sur Bayon (13), président des communes forestières des Bouches-du-Rhône et délégué Forêt à la Métropole Aix MarseilleProvence

Michel Vennetier

Ingénieur-chercheur en écologie forestière à l'IRSTEA Aix en Provence.

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Vendredi 21 Juin, cinquante personnes étaient réunies à la Mairie du 1er et du 7ème arrondissements à Marseille pour participer à notre 35ème Atelier Co-Ecologique pour débattre de la note « Quel rôle pour la forêt dans la transition écologique en France ? ».
Les échanges étaient animés par la directrice de la Fabrique Ecologique, Anahita Grisoni
 
Le président du groupe de travail Hervé le Bouler a rappelé trois idées fondamentales qui structurent les travaux réalisés dans le cadre de la Fabrique Ecologique. La première est que la question forestière présente des dimensions économiques (quelle filière économique d’exploitation de la forêt), sociales (la façon dont la forêt est perçue par la société et quelles sont les attentes auxquelles elle fait face) et écologiques (le climat, le sol, la biodiversité, etc.). La deuxième consiste à affirmer que la forêt doit être gérée : étant donné la multiplicité des rôles qu’on lui attribue (ressource de biodiversité, puits de carbone, ressource pour la filière bois, espace naturel, etc.), la gestion de la forêt est inévitable. Mais cette gestion doit être entendue non pas comme un asservissement de la forêt au profit des sociétés humaines, mais comme une forme de soin. Enfin, le dernier point précise que les ressources financières nécessaires à la bonne gestion forestière doivent être conséquentes, faisant le lien ici avec une des propositions phares de la note : consacrer 3 à 4 milliards d’euros par an à la forêt.
Les interventions de nos grands témoins ont permis de spécifier les caractéristiques propres à la forêt Méditerranéenne. Michel Vennetier a rappelé son état de santé : en considérant les quatre espèces qui représentent 90% de sa surface forestière, on constate que respectivement 50%, 70%, 50% et 25% des peuplements de chêne vert, de chêne blanc, de pin sylvestre et de pin d’Alep sont en état de dépérissement. Les taux de mortalité ont en outre été multipliés par 3 ou 4 au cours des vingt dernières années. Le changement climatique va accentuer la vulnérabilité de la forêt Méditerranéenne (raréfaction de la ressource en eau, période de sécheresse plus longue, risque incendie plus important, etc.). La biodiversité est également fragile en forêt Méditerranéenne puisque l’on observe déjà une disparition de 15% de la flore forestière des sous-bois. Enfin, notre intervenant a mis l’accent sur le fait que 99% de la biodiversité est contenue dans les sols. Les effets du changement climatique menacent très fortement cette microfaune des sols. ​
Christian Delavet souligne que chaque groupe d’acteurs considère la forêt tour à tour comme une réserve de nature, une ressource pour la filière bois, ou encore un puits de carbone, ce qui conduit à des visions partielles de la forêt et donc des pratiques de gestions différentes. En tant que représentant des communes forestières, il déplore l’absence de l’Etat qui a oublié son rôle majeur de gestionnaire de la forêt.
Les interventions de la salle ont permis d’élargir et d’enrichir le débat. La question du bois-énergie a de nouveau été posée, tout comme cela avait été le cas lors de notre Atelier à Paris. Le problème de méditerranéisation des forêts causée par le changement climatique a également été soulevé.