Climat
International
Développement, changement climatique et risques de catastrophe
Publié le 10 novembre 2015
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Article de l’Oeil - N°7
Le Stockholm Environment Institute1 a publié fin 2014 le rapport « Climate Change and Disaster Risk Reduction », rédigé par Lisa Schipper, Frank Thomalla, Gregor Vulturius, Karlee Johnson et Richard J.T. Klein. Ce document a servi de base à l’évaluation 2015 publié par le Bureau des nations unies pour la réduction des risques de catastrophe (RRC)2. Il permet de comprendre l’articulation entre le développement, l’adaptation au changement climatique et la RRC, notions souvent confondues. Les récents événements du Sud-Est de la France l’ont une fois de plus démontré, la vulnérabilité aux événements climatiques extrêmes appelle une vraie réflexion sur la stratégie à mener.
Alors que les événements climatiques extrêmes sont appelés à être plus fréquents et plus intenses, l’objectif de diminuer la vulnérabilité des populations et de parer à l’imprévisibilité croissante de l’environnement revêt une grande importance. La Réduction des Risques de Catastrophes et l’Adaptation au Changement Climatique ont ainsi des objectifs communs, mais avec des stratégies bien distinctes : la RRC est une ‘boîte à outils’ permettant d’anticiper et de se préparer à une diversité de risques allant au-delà des aléas climatiques (comme les tremblements de terre), l’adaptation est une notion plus globale, visant à limiter l’impact des changements climatiques sur les sociétés.
La première s’intéresse principalement aux risques de court-terme au travers de la réduction des potentiels impacts des catastrophes et la gestion de leurs conséquences (répondre, soulager et rétablir), la seconde est axée sur le temps long du changement climatique, en aidant les populations à vivre avec ses aléas – événements extrêmes inclus.
Toutes deux sont étroitement liées aux choix du mode de développement.
#1 Le développement d’un pays peut aggraver des risques existants ou en créer de nouveaux : la hausse des émissions de gaz à effet de serre intensifie la variabilité du climat ; l’artificialisation d’un littoral peut mener à une plus grande vulnérabilité aux tempêtes ; la construction de routes peut exacerber les risques d’inondation. Le développement est cependant également un facteur considérable de réduction de la vulnérabilité, en favorisant l’amélioration des infrastructures et les bonnes pratiques (ex : l’alphabétisation permet aux gens de lire une notice d’évacuation). Il doit être élaboré en intégrant au mieux les risques de catastrophes, qui constituent eux aussi des menaces pour l’activité.
#2 A cause du climat, les risques de désastre augmentent. Les politiques d’atténuation elles-mêmes peuvent accroître la vulnérabilité : la production de biocarburants, par exemple, augmente la compétition pour l’accès aux ressources limitées que constituent l’eau ou les sols. Les politiques d’adaptation sont donc indispensables pour pallier ces aléas, et doivent être conçues comme un processus d’apprentissage long et continu. L’adaptation n’est pas seulement une des modalités d’un projet, elle doit en déterminer la planification. Elle touche les comportements, les pratiques, et les politiques. Sur le long-terme, elle devrait modifier fortement la pratique de la RRC, trop souvent cantonnée à la réponse d’urgence à la catastrophe. Nous ne devons plus seulement anticiper et réagir, mais nous transformer pour nous adapter.
#3 Il est indispensable de rassembler autour d’une table les acteurs de la lutte contre le changement climatique, de la RRC, et tous ceux concernés par la vulnérabilité des populations (santé, eau, développement économique national et international). Sans une coordination efficace et une recherche des synergies, les programmes d’amélioration de notre résilience seront moins convaincants. Un des pays les plus avancés dans le domaine de l’intégration de ces politiques est le Bengladesh, Etat qui sera particulièrement affecté par les effets du changement climatique. Hasard ?
1 Le Stockholm Environment Institute est un institut de recherche international qui explore les thématiques liées à l’environnement et au développement, de l’échelon politique local à l’international depuis 25 ans.
2 UNISDR, 2015 Global Assessment Report on Disaster Risk Reduction, 316p.
Climat
La Fabrique Ecologique vous souhaite une bonne année 2025 !
Article publié - Publié le 7 janvier 2025
Synthèse
Après une année 2024 marquée par des défis persistants — la poursuite de conflits à l'échelle mondiale, des catastrophes climatiques toujours plus fréquentes et une action écologique encore en deçà des besoins —, notre premier vœu pour 2025 doit être de transformer ces constats alarmants en un élan collectif pour un monde plus coopératif, apaisé et résilient face aux défis majeurs de notre époque.
L'année 2024 a montré des signes de prise de conscience, mais aussi les limites des actions menées jusqu’ici. En 2025, il est impératif d’accélérer les changements structurels indispensables. Aller vers un aménagement du territoire durable pour réduire la dépendance à l’automobile, promouvoir une économie écologique respectueuse des limites planétaires, encourager un pouvoir d’achat responsable qui privilégie des produits écologiques et évite la surconsommation.
La tâche est immense, mais l’espoir et la détermination doivent l’être tout autant. La Fabrique Écologique poursuivra son engagement en 2025 avec des projets toujours plus concrets et innovants, fondés sur une rigueur d’analyse, un esprit de coopération citoyenne et l’expertise d’un réseau mobilisé.
Toute l'équipe de La Fabrique Écologique se joint à moi pour vous souhaiter, à vous et à vos proches, une excellente année 2025. Qu'elle soit remplie de bonheur, de santé et surtout d’action, pour construire ensemble un avenir plus juste, solidaire et respectueux de notre planète.
Président de La Fabrique Ecologique
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5 ans après le Pacte vert : bilan et perspectives avec Pascal Canfin
Article publié - N°2 - Publié le 10 décembre 2024
Synthèse