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Comment une bonne gestion des sols peut sauver la planète

Publié le 13 juin 2015

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Article de l’Oeil - N°3

Le livre « The soil will save us »1 de Kristin Ohlson2 présente des initiatives de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement et des sols et expose les nombreux bénéfices de telles solutions. Elle y souligne que, pour agir face au changement climatique, la solution se trouve peut-être sous nos pieds. L’ONU a déclaré 2015 « Année internationale des sols »3 , signalant l’importance de ces derniers et de méthodes agricoles durables et responsables
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Aujourd’hui, 33 % des sols sont dégradés dans le monde3. La nécessité d’agir se fait pressante, à la fois pour faire face aux besoins alimentaires, et pour contribuer, par la séquestration du carbone, à la lutte contre le changement climatique.
Ce livre souligne trois idées, insuffisamment présentes dans le débat public : les sols peuvent et doivent jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique ; de bonnes pratiques agricoles multiples se développent à travers le monde et font leurs preuves ; la transition est en revanche freinée par une industrie agro-alimentaire qui n’encourage pas le développement de ces techniques durables.
#1 Le rôle des sols est majeur dans la lutte contre le changement climatique : ils seraient capables de séquestrer suffisamment de CO2 pour rééquilibrer le climat. La mise en place de bonnes pratiques de gestion des terres, permettant aux plantes de stocker le carbone dans le sol, induirait une séquestration annuelle de 3 milliards de tonnes de carbone dans le sol, réduisant ainsi la concentration atmosphérique en CO2 de 3ppm par an4. Des mécanismes de récompenses vis-à-vis des activités favorisant le stockage de carbone pourraient inciter à développer ce genre de pratiques, comme cela a été le cas en Australie avec la « carbon farming initiative »5.
 
#2 Il existe des pratiques simples, durables et respectueuses de l’environnement permettant de concilier production et richesse des sols, tout en séquestrant plus de carbone. Un écosystème fonctionnel riche et productif peut être recréé en abandonnant les pesticides, les engrais, et le labourage ; en mettant en place de la polyculture et un couvert végétal ; et en relâchant les troupeaux dans les prés. Les résultats sont impressionnants : une expérience a montré, deux ans après la mise en place de ces pratiques, une augmentation de 67 % de la matière organique du sol, ainsi qu’une augmentation de la capacité de rétention d’eau de 30 %. Dans une autre exploitation suivant ces mêmes principes, un rendement 27 % supérieur à la moyenne de la région a été observé pour un coût 3 fois inférieur (plus aucunes dépenses en engrais ou pesticides)6.
 
#3 Si, selon l’auteure, ces pratiques ne sont pas plus répandues, c’est parce que les grandes compagnies agro-alimentaires et industrielles reposent sur le modèle agricole actuel qu’elles sont peu désireuses de voir changer. Un de leurs arguments, la nécessité d’un accroissement de la production alimentaire pour nourrir les 9 milliards d’individus à venir, est pourtant faux : selon le Millennium Institute, nous produisons suffisamment pour y faire face, soit quotidiennement l’équivalent de 4600 calories par personne7. Enfin, pour que ces bonnes pratiques se démocratisent, plus de recherches scientifiques sont nécessaires afin de chiffrer de manière précise les avantages de telles techniques, et ce d’autant plus que les connaissances actuelles reposent principalement sur des expérimentations de particuliers.
 
1 « The soil will save us, How scientist, farmers, and foodies are healing the soil to save the planet », Rodale, 2014.
2 Kristin Ohlson est une journaliste indépendante et auteure américaine, passionnée par de nombreux sujets, ses travaux ont été publiés notamment dans le New York Times et elle a reçu diverses distinctions dont le « Best American Science Writing » en 2011.
3 FAO, http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=33854#.VK1K6yuG-70.
4 La concentration atmosphérique en CO2 limite afin de maintenir le changement climatique stable a été estimée à 350ppm. Actuellement, celle-ci s’élève à plus de 400ppm et ne cesse d’augmenter.
5 La « carbon farming initiative » est un programme lancé en 2010 par le gouvernement australien finançant et subventionnant les agriculteurs pratiquant le non labour ou testant de nouvelles pratiques favorisant le stockage de carbone.
6 Ces expériences sont détaillées respectivement aux pages 231 et 98 du livre.
7 Ces chiffres sont présentés à la p.171 du livre.

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Réussir la transition écologique par l’approche paysagère

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Note définitive - N°50 - Publié le 11 avril 2024

Synthèse

La Note de La Fabrique Ecologique « Réussir la transition écologique par l’approche paysagère » issue du groupe de travail initié par Bertrand Folléa et Jean-Pierre Thibault est désormais disponible en ligne. Cette Note met en avant le rôle central du paysage dans la transition écologique. Elle remet en question la tendance à négliger le paysage dans les politiques d’aménagement du territoire, et propose au contraire de le placer au cœur de ces politiques. Elle soutient que le paysage, en intégrant son histoire, sa géographie et la perception des citoyens, peut devenir un catalyseur puissant pour une transition écologique plus compréhensible, cohérente, et démocratique. La Note propose trois propositions concrètes, notamment la formation des décideurs, le développement de plans de paysage pour la transition écologique, et un financement adéquat. En fin de compte, les auteur.es invitent à repenser notre rapport au paysage comme un élément essentiel de la transition écologique, capable de renforcer la cohésion sociale et la démocratie.
 

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« Plutôt nourrir » de Clément Osé et Noémie Calais, Éditions Tana

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Article publié - Publié le 19 mars 2024

Synthèse

« Il faut du courage, prendre le risque de ne rien gagner, ou si peu, juste parce qu’on croit à l’idée que chacun puisse se réapproprier le pouvoir de faire pousser sa propre pitance, devenir maître de sa propre subsistance, de perpétuer les savoir-faire paysans qui nous nourrissent. » (p. 146)