07

septembre

2021

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Évènement passé

Colloque « Protéger la biodiversité pour préserver notre santé. Quels retours d’expérience et quelles propositions ? »

Les intervenants

Arnaud CHICHE

Fondateur du collectif « Santé en danger »

Isabelle DELANNOY

Fondatrice et dirigeante de Do Green-Economie symbiotique.

Julien FOSSE

Biologiste et inspecteur en chef de santé publique vétérinaire, auteur du décryptage « Protéger la biodiversité pour préserver notre santé ».

Sylvie GILLET

Directrice de la communication et des partenariats dʼEntreprises pour lʼEnvironnement (EpE)

Géraud GUIBERT

Président de La Fabrique Ecologique.

Nicolas IMBERT

Directeur exécutif Green Cross France et Territoires.

Robert KAPOERI

1er Vice-Président de la Province des Iles Loyauté (Nouvelle-Calédonie)

Stéphane LINOU

Expert en résilience alimentaire, Auteur de "Résilience alimentaire et sécurité nationale"

Annie LEVY-MOZZICONACCI

Médecin et Généticienne

Geneviève MAILLET

Avocate, justice climatique.

Jakob ZINSSTAG-KLOPFENSTEIN

Docteur et spécialiste européen en santé publique vétérinaire

Julie LASNE

Experte en résilience alimentaire, autrice de "Résilience alimentaire et sécurité nationale"

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Green Cross France et Territoires, La Fabrique Ecologique et le Barreau de Marseille ont accueilli un Colloque intitulé « Protéger la biodiversité pour préserver notre santé. Quels retours d’expérience et quelles propositions ? » à  Marseille le 7 septembre 2021, de 17h15 à 19h15, dans les locaux de la Maison de l’Avocat de Marseille (Salle Albert Haddad).
Dès 1968, la création du Club de Rome marque le début d’un parallèle établi entre la protection de la biodiversité et la préservation de la santé humaine et planétaire. Quelques décennies plus tard, à l’issue du Sommet de Rio de 1992, Mikhaïl Gorbatchev initie le réseau international d’ONGs Green Cross sur l’intuition qu’un environnement sain conditionne le maintien de la paix et une humanité préservée.
En mars 2021, un an après le début de la pandémie mondiale du COVID19, La Fabrique Écologique publie le décryptage : « Protéger la biodiversité pour préserver notre santé », réaffirmant  l’importance du lien entre biodiversité et santé humaine et nous invitant à en faire un élément structurant des politiques territoriales, à la lueur des zoonoses dont nous voyons désormais les effets y compris sur la structuration des activités quotidiennes de l’humanité.
C’est dans ce contexte que Green Cross France et Territoires et la Fabrique Ecologique ont souhaité s’associer au Barreau de Marseille pour vous proposer, à l’occasion du Congrès Mondial de l’UICN, un débat en français sur le thème « Protéger la biodiversité pour préserver notre santé, quels retours d’expérience et quelles propositions ? ».
Cet événement visait à établir un état des lieux des différents enjeux en présence et à identifier des propositions d’action concrètes pour une meilleure gouvernance économique, sociétale et sanitaire des politiques de protection de la biodiversité. Il s’est structuré autour de trois temps forts :
  • Table-ronde n°1: Quels enjeux médicaux et sanitaires ?
  • Table-ronde n°2: Quels enjeux sociétaux et économiques ?
  • Table-ronde n°3: Quels enjeux de gouvernance territoriale ?
L’expression « décloisonnement » a été la plus utilisée, tout au long de l’évènement, pour caractériser l’attitude à adopter face à l’érosion de la biodiversité et à la dégradation de la santé humaine. Pour l’ensemble des intervenants présents, il est aujourd’hui urgent de mettre en œuvre une union entre le monde de la recherche scientifique et les autres sphères de la société : économiques, politiques, juridiques, ou encore socio-culturelles. Cette approche globale, nommée « One health », constitue la seule voie envisageable pour préserver la biodiversité et améliorer nos conditions de vie. La santé environnementale est en effet en constante dégradation depuis plusieurs années, en particulier dans les milieux urbains et encore plus dans les quartiers populaires. Annie Levy-Mozziconacci a ainsi expliqué en quoi les quartiers nord de Marseille étaient particulièrement concernés, en expliquant le concept d’exposome : l’ensemble des caractères de l’environnement jouent un rôle sur nos génômes. Agir sur l’environnement, c’est donc agir directement sur notre santé physique, et plus indirectement sur notre bien-être, tel que l’a rappelé Julien Fosse, qui a souligné la corrélation entre présence de biodiversité et réduction du stress chez les êtres humains.
Le décloisonnement s’applique également au sein même de la recherche scientifique. Si de nombreux think tanks et chercheurs académiques s’intéressent de près au dérèglement climatique, peu d’études ont encore été menées sur la biodiversité. Ainsi, la première évaluation mondiale concernant celle-ci ne fut effectuée qu’en 2019 par l’IPBES. Pour Sylvie Gilet, il ne faut pas s’arrêter à la complexité apparente de la biodiversité, et encourager les efforts de recherche. En effet, à la différence du climat, il ne peut pas y avoir de compensation apparente pour la biodiversité.
Les deux sujets sont de plus extrêmement liés : comme le rappelle Isabelle Delanoy, la déforestation pour l’élevage industriel est l’une des premières causes du réchauffement climatique. Julie LASNE explique de quelle manière les grandes sècheresses provoquées par le changement climatique entraînent des maladies qui ressortent du sol, comme l’enthrax et la tuberculose, qui affectent aussi bien animaux qu’humains.
La biodiversité doit donc être prise en compte de manière globale, et à toutes les échelles de la société. L’avocate Geneviève Maillet, durant son intervention, prône ainsi une véritable justice pour la biodiversité, qu’elle revendique comme un « droit naturel transversal », qui devrait d’ailleurs être supérieur à la constitution, et appliqué à l’échelle des Nations-Unies.
Plusieurs intervenants se sont également adressés aux entreprises, pour lesquelles la préservation de la biodiversité représente un véritable intérêt et une source d’opportunités à différents niveaux. Ainsi, le commerce de proximité change la vision et la qualité du produit, crée des emplois, et est rentable financièrement grâce à la suppression des intermédiaires et du gaspillage alimentaire. Plusieurs études montrent de plus que les consommateurs sont prêts à payer plus cher pour un produit de meilleure qualité.