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Dossier n°3 : « Tirer pleinement les leçons de la crise sanitaire »

Publié le 18 juin 2020

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Article publié - N°3

Depuis le début du confinement découlant de la crise sanitaire il y a trois mois, les analyses et les propositions se sont multipliées sur « le monde d’après ».
Les instances de La Fabrique Écologique ont pour leur part préféré prendre le temps avant de tirer les leçons de la crise. D’abord compte tenu des incertitudes sur les caractéristiques sanitaires et son évolution. Mais surtout pour disposer d’un recul suffisant pour analyser avec rigueur ses impacts et conséquences. Bien comprendre est indispensable pour ensuite élaborer des propositions structurantes et adaptées à la nouvelle période, et pas seulement recycler des raisonnements du passé.
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Certaines analyses et propositions de ce rapport rejoignent celles développées par d’autres. Plusieurs d’entre elles sont en revanche structurantes, concrètes et innovantes. Ce sont ces propositions que nous souhaitons mettre en évidence :
1) Une carte de fidélité et de solidarité écologique. Dans un contexte de nécessaire relance de la consommation, l’objectif est de l’orienter durablement vers les produits propres. Le système mis en place serait très simple : chaque personne peut souscrire auprès de sa banque une carte de fidélité et de solidarité écologique, permettant des rabais sur les achats de produits « propres », dont la liste et les caractéristiques sont fixées en concertation avec les professionnels ; pour les plus modestes, l’État abonde la carte, dans la limite d’un plafond.
 
2) Un prix minimum des produits pétroliers. Au moment de l’accroissement de la taxe carbone en 2018, juste avant le début du mouvement des Gilets jaunes, nous avions plaidé pour une suspension de la hausse de la taxe carbone compte-tenu du prix du pétrole élevé sur les marchés internationaux. Symétriquement, compte tenu du niveau actuel des prix, il est proposé aujourd’hui de fixer une fourchette de prix plancher pour les produits pétroliers, à un niveau comparable à celui existant avant la crise sanitaire. Ceci serait obtenu à l’aide d’un supplément ajusté régulièrement de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers. Les recettes supplémentaires seraient affectées au financement de la transition énergétique pour les plus modestes. Le dispositif pourrait être complété par une disposition prévoyant au contraire une stabilisation des taxes en cas de dépassement d’un prix plafond.
 
3) Un mécanisme permanent de contrôle écologique de l’utilisation des fonds européen. Trop souvent dans le passé (ex : plan Juncker), les annonces de montants spectaculaires et d’une priorité absolue à la transition écologique se sont traduits par des résultats très peu satisfaisants, avec une part minime finalement consacrée à la transition écologique. Il est donc proposé que soit tenu à jour en temps réel par la Commission européenne, avec l’assistance de la Cour des comptes européenne et sous le contrôle du Parlement européen, le bilan de l’affectation des fonds au regard de critères écologiques précis. Ceci permettrait de réajuster le dispositif en cas de divergence trop grande.
 
4) Des programmes territoriaux de résilience écologique. Il est proposé que les collectivités aient la possibilité de définir un programme territorial de résilience écologique. La méthode minimale serait constituée d’un volet « crise sanitaire » dans les plans communaux de sauvegarde en complément des dispositions relatives aux risques naturels. Les collectivités pourraient choisir une démarche plus ambitieuse, en fixant sur les cinq prochaines années les principales dispositions à prendre pour réduire leur vulnérabilité face aux crises, en particulier au changement climatique. Celles-ci seraient programmées dans le temps et assorties d’indicateurs de résultats.
 
5) Des Conventions citoyennes de nouveau format (ou Grenelle citoyen) sur des questions écologiques structurantes. L’objectif, dans la ligne de la Convention citoyenne, est de faire décider par les citoyens des questions écologiques structurantes : décision de soumettre à la co-construction citoyenne d’une question simple mais structurelle qui doit être tranchée (ex : avenir du transport aérien intérieur) ; installation d’un groupe de citoyens tirés au sort ; ceux-ci auditionnent l’ensemble des parties prenantes et des expertises contradictoires puis délibèrent d’un avis décisionnel.
 
6) Une place nouvelle donnée aux sciences citoyennes par des dispositifs publics d’incitations et de visibilité à l’échelle nationale et territoriale : renforcement de culture générale scientifique dans les programmes d’éducation et à l’université, développement de lieux de confrontation entre chercheurs et citoyens pour donner aux débats sur les savoirs leur pleine portée.
 
7) Des programmes systématiques de « stress test » proposés à tous les acteurs, entreprises, collectivités locales, associations, ministères. Il s’agit de faire le bilan de l’ensemble des chocs possibles, en partenariat avec un groupe de scientifiques, d’en évaluer les conséquences pour l’organisme avec des hypothèses volontairement extrêmes et de définir des programmes d’action.
 

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Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau

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Notes ouvertes au débat collaboratif - N°55 - Publié le 23 juin 2025

Synthèse

Alors que les tensions autour de la préservation et des usages de l'eau se multiplient, le partage de cette ressource limitée est plus que jamais un problème politique et démocratique. « Refonder les politiques de l’eau : pour une approche écologique de la gouvernance de l’eau », la nouvelle note de La Fabrique Écologique, propose de réformer la gouvernance de l’eau en France pour y intégrer davantage la nature, la science et l'ensemble des usagers. Elle détaille trois propositions concrètes, pour gouverner l'eau comme un bien commun, renforcer la place sous-estimée de l’« eau verte » et garantir la participation des usagers et des élus aux décisions de partage de l'eau.

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Jacques Archimbaud : l’importance du débat public et de la Commission qui l’organise

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Article publié - N°4 - Publié le 19 juin 2025

Synthèse

Alors que la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) se retrouve menacée sous couvert de « simplification », Jacques Archimbaud réaffirme l'importance du débat public et de cette commission qui l'organise. Dans ce témoignage, l'ancien Vice-Président de la commission recuse les différentes critiques avancées contre elle, et rappelle les missions fondamentales du débat public : informer les parties prenantes, rééquilibrer les rapports de force, renforcer la capacité démocratique des territoires, faire entendre les voix et les savoirs profanes, encadrer les conflits. Cette instance est d’autant plus précieuse qu’elle permet de confronter des intérêts contradictoires, de « faire parler » et « faire s’entendre » des groupes qui s'ignorent trop souvent autrement. L'auteur souligne l'importance de la préserver et propose d'aller plus loin, pour repolitiser les grands enjeux de la transition écologique, et élargir le domaine de la participation. La CNDP, un pilier de la démocratie dont nous avons plus que jamais besoin : témoignage.