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Pluie de plastique dans nos montagnes

Publié le 26 juin 2019

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Article de l’Oeil - N°28

Publié en février 2019 dans Nature Geoscience par Steve Allen, Deonie Allen, Vernon R. Phoenix, Gaël Le Roux, Pilar Durántez Jiménez, Anaëlle Simonneau, Stéphane Binet et Didier Galop, l’article « Atmospheric transport and deposition of microplastics in a remote mountain catchment »1 s’intéresse au transport par les courants aériens et à la pollution des milieux naturels par les microplastiques. Alors que la plupart des études concernant la pollution plastique se concentre sur le milieu marin, cette étude fait le choix de prendre pour terrain l’autre zone peu peuplée de la planète et en apparence peu concernée : les montagnes
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60 millions de tonnes, c’est la production de plastique produite en Europe en 2016. Sur cette production, 27,1 Mt sont recyclées, brûlées ou mises en décharge. Un pourcentage de la partie restante se dégrade et se transforme lentement en microplastiques (fibres de plastique entre 5 mm et 1μm). Cet article montre que la pollution plastique reste très importante dans certains espaces naturels (1) – le transport aérien constituant le principal vecteur de pollution (2). Il met en avant les sources de cette pollution et ouvre sur les moyens pour lutter contre celle-ci (3).
#1 La pollution plastique est partout, c’est ce que l’on peut retenir de l’étude menée dans les Pyrénées ariégeoises, dans la station de Bernadouze. Durant l’hiver 2017-2018, les chercheurs ont retrouvé 365 particules de plastiques par jour et par mètre carré. Loin de l’imaginaire collectif, les taux retrouvés sont similaires à celles des études menées dans les grandes agglomérations comme Paris ou la métropole chinoise de Dongguan2. Alors que ces conséquences sont encore mal connues tant sur la santé humaine, que sur l’environnement, cette étude montre que même dans un espace protégé, la pollution plastique est un phénomène global.
 
#2 Dans cette zone classée Natura 2000 située à plusieurs kilomètres du village le plus proche, sans industrie et loin des grandes agglomérations (Toulouse est à 120 km), le transport des microplastiques par les courants aériens constitue la principale source de pollution. La nouveauté de l’étude montre que ces microparticules sont extrêmement volatiles et peuvent se déplacer sur plus de 95 km depuis leur lieu d’émission. Si cette pollution semble plutôt régionale, les scientifiques n’excluent pas une source d’émission plus lointaine. Les épisodes venteux ou pluvieux ainsi que les chutes de neige peuvent amplifier le phénomène. En effet, de fortes précipitations vont avoir tendance à entrainer vers le sol les fibres de plastiques en suspension dans les airs.
 
#3 Ces microplastiques en suspension émanent de sources de pollutions diverses et de types de plastiques distincts. Une part est issue de nos activités, comme le lavage de nos vêtements ou encore les freins de nos voitures. La plus grande partie de ces fibres proviennent d’emballages, de sacs, de textile ou d’objets à usage unique. Alors que la France se positionne dans les derniers pays de l’Union européenne en matière de recyclage3 une des solutions pour limiter cette propagation constituerait à augmenter de manière conséquente la part de plastique recyclée.

 

 L’article est disponible ici : https://www.nature.com/articles/s41561-019-0335-5
 Cai, L. et al. Characteristic of microplastics in the atmospheric fallout from Dongguan city, China: preliminary research and first evidence. Environ. Sci.Pollut. Res. 24, 24928–24935 (2017).
3   https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/08/13/la-france-mauvaise-eleve-du-recyclage-des-emballages-plastique_5342099_4355770.htm

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